Un voleur débouté en cour à cause de sa négligence
Alexis Vadeboncoeur réclamait 2,3 m$ pour son arrestation musclée
Un voleur qui poursuivait la Ville de trois- rivières pour 2,3 m$, à la suite de son arrestation brutale, vient de voir sa poursuite tomber à l’eau à cause de sa négligence.
Le dossier civil d’Alexis Vadeboncoeur n’a pas pu être complété dans le temps requis parce que le jeune homme de 21 ans était en cavale et «sous l’effet de drogues».
C’est pour cette raison qu’il ne s’était pas présenté à son interrogatoire le 29 janvier dernier, raison que le juge Guy de Blois vient de déclarer insuffisante pour accorder un sursis.
Vadeboncoeur peut donc oublier ses espoirs de toucher 2,3 M$ pour le moment, selon un jugement rendu la semaine dernière au palais de justice de Trois-Rivières.
EN FUITE
Alexis Vadeboncoeur a été arrêté dans le stationnement du Cégep de Trois- Rivières le 2 février 2013, après avoir volé des médicaments dans une pharmacie.
Les images de cette arrestation mus- clée effectuée par quatre policiers de Trois-Rivières avaient alors fait la manchette.
En novembre, des accusations de possession de cannabis ont été déposées contre le jeune homme, ce qui lui a valu une thérapie fermée de six mois. Vadeboncoeur en complétera à peine deux avant de prendre la fuite.
Sa cavale a duré deux mois, au terme desquels il a commis un second vol qualifié dans la même pharmacie.
Il a plaidé coupable à toutes les accusations qui pesaient contre lui en avril et purge maintenant une peine de quatre ans et demi de prison.
PROBLÈME DE DROGUE
La toxicomanie d’Alexis Vadeboncoeur semble être la source de tous ses déboires.
Le jeune homme « a consommé des narcotiques par injections intraveineuses » pendant toute la durée de sa cavale, apprend-on dans la décision du juge de Blois.
« Son interrogatoire a été annulé parce qu’il était évident qu’il ne s’y pré- senterait pas», souligne le document judiciaire.
L’avocat de Vadeboncoeur, qui espérait bien avoir un nouveau délai pour poursuivre cette affaire, s’est dit extrêmement déçu de la décision.
« Nous étions dans une situation exceptionnelle. Je vois mal comment j’aurais pu fournir des explications pour demander un délai alors que je ne savais pas moi-même où était mon client » , note Me René Duval, précisant qu’il portera le jugement en appel.
« Le seul message que j’essayais de faire passer à M. Vadeboncoeur à l’époque, c’est: “rend-toi”», ajoute l’avocat.
Me Duval pourrait également décider d’intenter une nouvelle poursuite civile contre la Ville de Trois-Rivières et les quatre policiers impliqués dans l’arrestation de son client.
La Ville de Trois-Rivières a préféré ne pas commenter pour le moment. «On va attendre de voir si l’appel est accepté», mentionne le porte-parole, Yvan Toutant.