Le grand chef Sioui juge « insultant » de rendre des comptes
Tout en saluant le principe de transparence prôné par la nouvelle loi fédérale l’obligeant à divulguer son salaire et ses états financiers, le grand chef de Wendake, Konrad sioui, juge « insultant » l’idée de devoir rendre des comptes aux contribuables canadiens.
La Loi sur la transparence financière des Premières nations, qui vient tout juste d’entrer en vigueur, force désormais les communautés à travers le pays à ouvrir leurs livres en suivant la même procédure.
« La vérité, c’est que je n’ai rien à foutre de ça, lance-t-il. Moi je rends des comptes à mon peuple et à ma nation. J’ai jamais perçu ma nation comme étant redevable aux Cana
dian taxpayers », poursuit le grand chef.
Selon M. Sioui, il s’agit d’un discours qui véhicule des «stéréotypes» voulant que les Premières nations soient, dit-il, à la solde des gouvernements. «Tant qu’à cela, pourquoi on ne qualifie pas les autres ordres de gouver- nement de redevables aux
Canadian taxpayers », fait-il remarquer.
ÉTATS FINANCIERS TRANSMIS
Si les états financiers de l a Nation huronnewendat n’étaient pas encore en l i gne, hier, M. Sioui soutient qu’ils ont déjà été complétés et transmis au fédéral. Il souligne que sa communauté est la seule au Québec et parmi les quatre au pays à avoir signé une entente de financement sur 10 ans avec le fédéral.
Le grand chef, qui représente une communauté de 4000 personnes, indique que son salaire est déjà de notoriété publique, s’élevant à 75 000 $ par année. Celui des 8 chefs est de 25 000 $.
M. Sioui qualifie aussi de « ridicules » certaines comparaisons faites entre les salaires des chefs et ceux moins généreux des maires de municipalités qui représentent une population semblable. Il fait valoir que les grands chefs ont des relations avec l’ensemble des Premières nations, paliers de gouvernement et ministères fédéraux, en plus d’avoir à défendre les droits constitutionnels, traités et autres.