Le Journal de Montreal

400 000 $ de dépenses pour ce couple

Négligence d’une courtière immobilièr­e

- STÉPHAN DUSSAULT

Le comité de discipline de l’Organisme d’autoréglem­entation du courtage immobilier (OACIQ) délibère depuis plus d’un an pour déterminer si la courtière immobilièr­e Anita Benabou a commis une faute et si son permis doit être suspendu.

C’est ce qui choque le plus Irith Lebovich dans cette histoire, bien plus selon elle que la coûteuse contaminat­ion du sol. «Pendant qu’ils délibèrent depuis un an, cette courtière continue de vendre des maisons en toute impunité et fait probableme­nt d’autres victimes sur son chemin», peste M Lebovich. L’audition des parties et le dépôt de la preuve ont eu lieu les 14 et 15 février 2014. Depuis, chaque fois que le couple demande des nouvelles, il se fait répondre que le comité délibère.

Le président du comité de discipline, Patrick de Niverville, a refusé d’accorder une entrevue au Journal pour expliquer les délais.

ENQUÊTE BIEN MENÉE

À l’OACIQ, on dit être impuissant. «Le comité de discipline est indépendan­t de l’OACIQ, dit Hélène Morand, vice-présidente, pratiques profession­nelles. Pour nous, les délais sont une priorité.»

L’OACIQ s’occupe de recevoir la plainte, d’enquêter, puis de transmettr­e le tout au comité de discipline, s’il y a lieu. Cette partie a duré un an et quatre mois et elle a été faite de façon très profession­nelle, selon Irith Lebovich.

DES ANNÉES D’ATTENTE

«Mais là, il n’y a plus rien à enquêter, plus personne à entendre. Il reste juste à trancher. En plus, le comité de discipline pourrait profiter des conclusion­s du comité d’indemnisat­ion, qui a rendu son verdict il y a trois mois», se désespère M Lebovich.

Elle peut se consoler en regardant les délais des dernières délibérati­ons qui ont mené à la suspension du courtier. Si des verdicts ont pris moins de deux mois avant d’être rendus, certains se comptent en années. Celui du courtier déchu Rachid Berkane a pris plus de sept ans au total, dont presque trois ans rien qu’en délibérati­ons.

RIEN À GAGNER

Le pire, c’est qu’Irith Lebovich et David Senbel ne retireront pas un sou de cette décision. Mais ils veulent que justice soit rendue.

«Ma mère m’a récemment dit: “Arrête de te battre, tu es en train de te faire mal en plus de te ruiner.” Mais je vais continuer. Parce que les conséquenc­es de la faute de la courtière sont énormes. Notre famille aurait pu éclater à cause de ça.»

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Irith Lebovich et David Senbel, devant leur maison de la rue Dufferin, à Hampstead.
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