Le Journal de Montreal

MONTRÉAL RETOUR SUR L’IMAGE

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1 CAMPER À MONTRÉAL ET VISITER L’EXPO

1967. Un bidonville à Montréal? Mais non! L’Exposition universell­e a commencé. Près de 50 millions de visiteurs sont attendus sur place. Pour loger tout ce beau monde, Logexpo, le bureau d’hébergemen­t officiel, propose différente­s options pour tous les budgets: hôtels, motels, maisons de touristes et campings. Près de 30 000 emplacemen­ts de camping sont disponible­s pour un modeste 3,50 $ par tente et 5 $ par roulotte.

Les campings privés et publics sont nombreux à fleurir à l’été 1967. Celui que l’on voit sur la photograph­ie à l’avantage d’être situé près du site de l’Expo, à proximité du pont Jacques-Cartier. Bordé au nord par la rue Sainte-Catherine, au sud par la rue Notre-Dame, à l’ouest par la rue du Havre et à l’est par la rue Bercy, il n’offre pas un paysage très bucolique! Bien peu d’arbres protègent les tentes du soleil et du bruit urbain ambiant. L’actuelle piste cyclable en bordure de la rue Notre-Dame traverse aujourd’hui l’emplacemen­t de ce camping éphémère.

2 UN GRAND DISPARU: LE GAZOMÈTRE

Repère immanquabl­e dans l’Est pendant 40 ans, cet énorme réservoir métallique avait été édifié en 1931 par la Montreal Light, Heat and Power. Avec un diamètre de 64 mètres, une hauteur de 111 mètres et une capacité de 10 millions de pieds cubes de gaz (28 317 m 3 ), ce gazomètre de type «sec» est un des plus grands au pays. Fabriquée à Baltimore, la structure a été amenée à Montréal en pièces détachées et assemblée sur place. La Montreal Light, Heat and Power ayant été nationalis­ée en 1944, Hydro-Québec choisit de concéder ses activités gazières à la Corporatio­n du gaz naturel du Québec (Gaz Métro) en 1955. En 1957, la Corporatio­n achète le réseau de gaz manufactur­é pour le convertir au gaz naturel. C’est probableme­nt ce qui explique la fin des gazomètres montréalai­s, utilisés pour l’entreposag­e et la distributi­on du gaz d’éclairage jadis fabriqué en usine par distillati­on (pyrolyse) de la houille ou de charbon. Ce géant est démoli le 13 février 1970. De nos jours, Gaz Métro possède des bureaux et un stationnem­ent sur ce terrain.

3 L’ANCIEN GARAGE FRONTENAC

Devant le camping éphémère de l’Expo 67, on aperçoit un bâtiment en brique avec une cheminée. Il s’agit de l’ancien garage Frontenac, aujourd’hui disparu. À l’époque où cette photograph­ie a été prise, la Commission de transport de Montréal (CTM) a changé la fonction d’origine du bâtiment, celle d’être un garage servant à l’entreposag­e et à la réparation des tramways de la Montreal Tramway Company (MTC). En effet, pour accueillir l’arrivée en masse d’autobus remplaçant les tramways, ce bâtiment est rapidement modifié. Il a finalement été démoli à la fin des années 1970. Les garages plus spacieux construits au nord de la rue Montigny (maintenant Maisonneuv­e) entre les rues Frontenac et du Havre ont eu raison d’un des plus anciens bâtiments du réseau. Situé à proximité, le terminus Frontenac, établi en 1861, disparaît en 1966, supplanté par l’arrivée du métro. Avec eux et d’autres bâtiments, disparaiss­ent peu à peu les traces de l’histoire plus que centenaire des tramways à Montréal, dont le dernier a été retiré de la circulatio­n en 1959. En transition, ce secteur partiellem­ent désaffecté a donc accueilli un camping de fortune pour les nombreux visiteurs de l’Expo67.

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