Le Journal de Montreal

Chrystine Brouillet récidive

Avec son roman La mort mène le bal

- MARIE-FRANCE BORNAIS Une nouvelle enquête de Maude Graham sortira bientôt aux éditions Druide. Chrystine Brouillet a également participé au collectif Histoires sans suite , à l’occasion d’un projet artistique réalisé par l’hôtel Le Saint-Sulpice, à Montré

Louise Desbiens, la tueuse froide et calculatri­ce imaginée par Chrystine Brouillet dans Chère

Voisine et Louise est de retour , reprend du service — et de manière remarquabl­e — dans

La mort mène le bal . Cette fois, elle ne recule devant rien — même pas la mafia.

Il n’y a rien que Louise aime autant que la douce routine, en compagnie de ses chats. Lorsqu’elle apprend qu’une menace plane sur le restaurant de Guido, Carte Noire, elle devient hors d’elle. D’autres éléments font en sorte d’attiser sa colère, dont l’arrivée d’une infirmière qui sème la mort sur son passage. Louise n’hésite pas à profiter d’un bal masqué chez Secatto, un dangereux mafieux montréalai­s d’origine vénitienne, pour régler ses comptes.

Accueillan­t les journalist­es chez elle, à Montréal, Chrystine Brouillet avait cuisiné quantité de desserts pour souligner l’événement. La table de sa belle salle à manger ensoleillé­e croulait sous les dolci inspirés de la cuisine italienne: la tarte à la ricotta et aux fruits confits, le sabayon, le gâteau aux amandes, le tiramisu, le gâteau à la noisette et les petits pots au chocolat.

Au coin de la table, elle parle de ce roman parfois noir comme l’encre de seiche, parfois pétillant comme un verre de prosecco. «Louise est très heureuse chez Carte Noire... jusqu’à ce qu’elle ait un nouveau client, un Italien bon client parce qu’il est gourmand, mais par ailleurs, c’est un être infâme et méprisant qui fait partie de la mafia. Quand elle va avoir à se coltiner à ce personnage-là, c’est évident que les choses ne vont pas être simples! Mais elle va faire de belles rencontres quand même...»

VENISE

Le lien avec Venise s’est fait naturellem­ent. «Je suis allée à Venise au printemps et, tout le temps que j’y étais, je prenais des notes. C’était très frais dans ma mémoire, ajoute-t-elle. Il y a des chats partout!»

Introduire un bal masqué — une grande tradition vénitienne — dans son histoire lui permettait d’ajouter beaucoup d’invités à la soirée. «On multiplie les gens qui peuvent avoir envie de s’attaquer à leur hôte, un être mafieux, mais puissant. Tous les gens veulent être invités au bal, mais ce ne sont pas tous les gens qui sont des personnes recommanda­bles! Avec les gens odieux, on multiplie les suspects.»

Chrystine s’est beaucoup documentée sur la mafia. «C’est sûr que ça a changé. Ce qui se passe aujourd’hui à Montréal n’a pas la couleur locale qu’on avait avant. On n’a pas parlé beaucoup de Vénitiens. Il y a beaucoup de gens de Naples, de la Calabre. Je sais tout ça. Mais pour les besoins de l’histoire, il ne peut pas ne pas y avoir de trafic à Venise, un port où il y a énormément de touristes. C’est facile de zigouiller quelqu’un: il y a de l’eau partout!»

PLUS TÉMÉRAIRE

Louise est encore plus téméraire dans cette histoire et n’hésite pas à s’en prendre à la mafia. «Elle ne s’arrête pas à ce que la personne fait. Secatto est une ordure, et il faut qu’il disparaiss­e. Point final! Elle ne perd pas de temps à se poser des questions morales. Je trouve qu’elle a raison. Ce type est un salaud: faire abattre ses chiens parce qu’ils jappent! Franchemen­t!» s’indigne-t-elle.

«Tu fais dresser, tu prends des cours, tu t’informes. T’es pas obligé d’avoir un animal. Si t’en veux pas, prends-en pas. Si t’en as un, tu t’en occupes gentiment. Je suis contre les cordes vocales coupées, le dégriffage et toutes ces tortures qu’on impose à des animaux qui n’ont rien demandé. Le “Mammouth”, il peut crever, pfff, c’est pas grave.»

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