Le Journal de Montreal

Le pari du repêchage

La moyenne au bâton de Trevor Timmins est bonne

- PIERRE DUROCHER

À l’instar de tous les recruteurs, Trevor Timmins travaille durant toute l’année dans l’espoir de connaître une bonne récolte lors de la journée du repêchage.

Il sait que chaque choix du Canadien sera décortiqué par tous les analystes, commentate­urs, journalist­es et amateurs de hockey de ce monde.

«On espère toujours réaliser de bons coups lors de la séance de repêchage, et cela dans le but ultime d’aider le Canadien à remporter une autre coupe Stanley», raconte Timmins entre deux missions de dépistage.

«On veut que l’équipe s’améliore grâce à ses choix au repêchage, mais c’est un pari chaque année. On souhaite que les jeunes qu’on a choisis deviennent un jour de bons joueurs dans la LNH. On ne peut pas savoir comment ils se comportero­nt une fois rendus à maturité.

«On est à la merci de leur développem­ent, poursuit Timmins. Le Canadien connaît actuelleme­nt du succès et on repêche donc plutôt loin en première ronde. Ce n’est pas facile de dénicher une perle rare.

«Même lorsqu’il nous arrive de sélectionn­er un joueur parmi les 10 premiers, la pression est forte. C’était le cas en 2005 avec la sélection de Carey Price et en 2012 avec celle d’Alex Galchenyuk.»

BONNE MOYENNE AU BÂTON

Si Timmins a commis des erreurs au fil de ses 13 années passées avec le Canadien, force est d’admettre que le personnel de recruteurs ne s’est pas trompé avec les choix de Price et de Galchenyuk, sans oublier Max Pacioretty, sélectionn­é en première ronde en 2007.

Ce sont toutefois des sélections dans les rondes suivantes qui apportent une grande satisfacti­on à Timmins, comme celles de P.K. Subban (43 e joueur sélectionn­é en 2007) et de Brendan Gallagher (147 e joueur choisi en 2010).

Sa moyenne au bâton est bonne. N’oublions pas que Timmins avait aussi repêché l’excellent défenseur Ryan McDonagh au 12 e rang en 2007.

IL S’EST SENTI TRAHI

Malheureus­ement pour lui, Bob Gainey n’avait pas su résister à la tentation d’échanger McDonagh aux Rangers le 30 juin 2009 afin de mettre la main sur Scott Gomez.

Ce jour-là, Timmins s’était senti trahi par son directeur général. Il avait appris le départ de McDonagh en discutant au téléphone avec Gainey. Ce fut un dur coup à encaisser, mais il s’en est remis. Un recruteur en chef doit savoir oublier.

«Le repêchage de 2007 fut très bon pour le Canadien», reconnaît Timmins, qui n’a pas oublié que l’organisati­on avait été critiquée pour avoir choisi des joueurs américains au lieu des attaquants québécois Angelo Esposito et David Perron.

Deux ans plus tard, le Canadien faisait de Louis Leblanc son premier choix au grand plaisir des amateurs massés dans les gradins du Centre Bell. On a vu ce que ça a donné... Timmins ne garde pas de bons souvenirs du repêchage de 2006. Il regrette encore aujourd’hui ce choix du défenseur David Fischer au 20 e rang au lieu d’un attaquant qu’il aimait bien, Claude Giroux.

Enfin, il y a le repêchage de 2003, son premier avec le Canadien, qui ne lui a pas valu une bonne note à son dossier. On se souvient que le Canadien avait misé sur Andreï Kostitsyn au 10 e rang alors que des attaquants comme Ryan Getzlaf, Jeff Carter, Corey Perry et Zach Parise avaient été sélectionn­és après le Biélorusse.

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est monté sur l’estrade en compagnie de Trevor Timmins et Geoff Molson lors du repêchage de 2011.
La sélection de P.K. Subban a été un bon coup du Canadien au repêchage. Et que dire du rendement dernièreme­nt de Nathan Beaulieu, qui est monté sur l’estrade en compagnie de Trevor Timmins et Geoff Molson lors du repêchage de 2011.
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