« les nouveaux retraités achètent des clubs ! »
Un bon nombre d’anciens joueurs de la LNH restent associés au hockey dans le rôle de recruteur.
C’est le cas de Pierre Mondou, qui a participé à trois conquêtes de la coupe Stanley par le Canadien dans les années 1970 et qui travaille comme dépisteur pour les Devils du New Jersey depuis plusieurs années.
Parmi les autres anciens joueurs francophones du Tricolore qui occupent cet emploi, il y a Guy Lapointe, recruteur pour le Wild du Minnesota, Lucien Deblois, qui travaille pour les Canucks de Vancouver, et Donald Audette, qui a été embauché par le Canadien.
«On verra de moins en moins d’anciens joueurs effectuer cette tâche, prédit Mondou, qui est âgé de 59 ans. La raison est bien simple: les nouveaux retraités ont gagné de si gros salaires au cours de leur carrière qu’ils ont les moyens de s’acheter des équipes!»
Ce Mondou a toujours eu un bon sens de l’humour...
POUR L’AMOUR DU HOCKEY
Lapointe a connu une brillante carrière et son chandail numéro 5 est accroché dans les hauteurs du Centre Bell. Il pourrait se reposer sur ses lauriers chez lui, à Saint-Lazarre, mais la passion du hockey est toujours là, même à 67 ans.
«J’aime ce que je fais, explique Lapointe, qui agit comme recruteur amateur pour le Wild du Minnesota depuis 2000. L’organisation me traite très bien. Je n’ai plus à me rendre en Europe pour faire mon travail.
«Je ne fais pas ça pour l’argent, même si ça m’a permis d’améliorer considérablement mon fonds de pension de la LNH. Je le fais par amour du hockey.
«C’est un défi qui me plaît de repérer de jeunes joueurs talentueux pour le compte du Wild, de suivre leur progression et de rédiger des rapports d’évaluation sur eux», poursuit Lapointe.
«On espère toujours que les joueurs qu’on repêche sauront se développer et qu’ils connaîtront du succès dans la LNH. Rien n’est garanti lorsqu’on dresse une liste de 300 à 400 joueurs, pour ensuite la réduire à 60.»
NE JAMAIS DIRE JAMAIS
Lapointe rappelle que ce sont des adolescents qui sont repêchés et que l’argent qui leur est versé lors de leur premier contrat professionnel peut avoir un impact négatif.
«Il y a toujours de l’incertitude, dit-il. Le Canadien se félicite aujourd’hui
– PIERRE MONDOU
d’avoir repêché un attaquant comme Brendan Gallagher en cinquième ronde en 2010. C’est le genre de bon coup que tout club rêve de réussir.»
Lapointe dit avoir appris quelque chose d’important au cours de ses 20 années et plus comme recruteur.
«Il ne faut jamais dire au sujet d’un joueur qu’il ne jouera jamais dans la Ligue nationale», lance-t-il.
Les recruteurs sont conscients qu’il y aura toujours des erreurs d’évaluation.
«Lors du repêchage de 2005, on avait Carey Price dans notre mire, mais on avait préféré miser sur un gros attaquant, Benoît Pouliot, au quatrième rang, parce qu’on croyait qu’il allait combler un besoin», rappelle Lapointe.
«On estimait que le Wild était alors bien nanti devant le filet avec Manny Fernandez et Dwayne Roloson...»