Papa Bazinet a transmis sa passion de la musique
Propriétaire d’une quincaillerie à Chute-Saint-Philippe, le père de Bobby Bazini et Kevin Bazinet compose avec la popularité de ses deux fils
En entrant dans la quincaillerie de Pierre Bazinet, à ChuteSaint-Philippe, on remarque aussitôt les disques d’or de Bobby Bazini qui trônent fièrement au-dessus du comptoir-caisse. Représentant les ventes fulgurantes des deux premiers albums du chanteur, ils attirent toute notre attention… ou presque. Car depuis deux mois, un autre objet capte le regard des clients de M. Bazinet: une photo de Kevin, son autre fils.
La Voix lui ayant permis de toucher 2,8 millions de téléspectateurs, Kevin Bazinet alimente les conversations dans cette petite municipalité de 1000 habitants, située à quelques dizaines de kilomètres de Mont-Laurier, au coeur des Laurentides.
«On entend souvent parler de Kevin ces temps-ci, souligne Pierre Bazinet, rencontré dans son lieu de travail. Les gens nous disent: «Il est beau, il est bon, il chante bien, il est costaud...» Les gens l’aiment pas à peu près!»
INFLUENCE PATERNELLE
En parlant avec Pierre Bazinet, on comprend vite pourquoi Bobby et Kevin respirent autant la musique. Guitariste et chanteur depuis l’adolescence, le père de six enfants a fait partie d’un groupe avant de devenir chansonnier dans les bars. Son répertoire de prédilection? Le country américain. «Kevin et Bobby ont souvent chanté avec moi, raconte-t-il. Quand on faisait des festivals, ils étaient toujours là. Kevin a chanté sur scène pour la première fois à quatre ans. Même à son âge, on voyait qu’il avait beaucoup de talent. Cette soiréelà, il avait fait plus d’argent que moi!»
SOUTIEN INDÉFECTIBLE
Pierre Bazinet a rapidement réalisé que Kevin et Bobby se dirigeaient vers une carrière musicale. «Vers 15 ans, ils allaient toujours jouer à Mont-Laurier. Ils faisaient tous les petits festivals. Ils passaient tout leur temps là. C’était fou.»
Alors que certains parents seraient tentés de freiner les aspirations artistiques de leurs enfants, sachant très bien qu’une carrière en chanson est un chemin truffé d’obstacles, M. Bazinet a toujours encouragé les ambitions de ses fils, même dans les moments plus difficiles.
«Bobby se serait défilé souvent, mais j’ai tenu la corde serrée, note l’homme de 45 ans. Avec ses premiers gérants, ce n’était pas évident. Ça n’avançait pas. Les bonnes nouvelles étaient rares...»
De rudes épreuves sont aussi venues joncher le parcours de Kevin. Après avoir essuyé un échec avec son premier album en 2009, le jeune homme s’est mis à souffrir de crises de panique. Des troubles d’anxiété qui ont presque mis fin à son rêve.
«Il s’est isolé, confie Pierre Bazinet. Il voulait tout abandonner. Je me sentais impuissant devant tout ce qu’il vivait en dedans. C’était dur. Mais Kevin, c’est un type qui fonce à 200%. L’an dernier, il s’est pris en main. Il s’est remis à faire des chansons. Je suis tellement content parce que c’est son destin. Il a tellement de talent.»
M. Bazinet suivra La Voix avec avidité au cours des prochaines semaines. Il épaulera son fils dans chacune des étapes du concours. «On ne s’habitue jamais... Avec Bobby, j’ai vécu plein de choses. Avec Kevin aussi. C’est toujours stressant, mais en même temps, c’est extraordinaire.»