Le Journal de Montreal

Infirmière radiée pour avoir secoué un prématuré

- CAROLINE PAILLIEZ

Une ex-infirmière vient d’être radiée temporaire­ment de l’ordre six ans après avoir violenté un bébé prématuré de l’hôpital Sainte-Justine.

Annie Lagacé «a voulu lui enlever un saturomètr­e et elle a agi sans précaution et sans se soucier du confort de l’enfant en disant que cela n’était pas grave puisqu’il était déjà “amoché”», révèle la décision du Conseil de discipline de l’Ordre des infirmière­s et infirmiers auxiliaire­s du Québec rendue le 9 mars.

L’ex-infirmière aurait aussi «secoué le bébé lorsqu’elle a voulu lui administre­r un antibiotiq­ue».

Le bambin était agité ce soir-là, explique le document. «Il pleurait beaucoup et n’arrivait pas à s’endormir.»

Il n’aurait toutefois pas eu de séquelles à la suite de l’événement.

CONGÉDIÉE

Annie Lagacé a été congédiée par son employeur le jour suivant. Elle a ensuite été reconnue coupable de s’être livrée à des voies de fait sur un de ses patients en 2010 et a été condamnée à une peine de 80 heures de travaux communauta­ires.

L’infirmière de formation n’a pas renouvelé sa cotisation annuelle auprès de l’Ordre l’année suivante et n’aurait donc plus exercé depuis l’incident, selon le président de l’organisati­on, Régis Paradis.

Elle a même indiqué qu’elle souhaitait réorienter sa carrière dans un tout autre domaine.

Le Conseil de discipline a tout de même rendu son verdict six ans plus tard.

«Il ne fait aucun doute dans l’esprit du Conseil, que les gestes posés par l’intimée sont très graves et inacceptab­les [...]. Il y a lieu de garder à l’esprit que la sanction n’a pas pour but de punir l’intimée, mais bien de l’aider à modifier son comporteme­nt», indique la décision.

REGRETS

Le Conseil lui a donc imposé une période temporaire de radiation de trois mois qui ne serait effective qu’au cas où elle retournera­it travailler dans le milieu.

Annie Lagacé n’a pas souhaité commenter la décision, hier.

Elle avait toutefois affirmé au Conseil de discipline qu’elle «regrettait son geste» et qu’elle aimait «suffisamme­nt les enfants pour prendre soin des enfants d’un parent».

L’enquête du syndic de l’Ordre révèle également que l’ancienne infirmière «travaillai­t 16 heures par jour» et «avait fait du temps supplément­aire durant sept jours consécutif­s», au moment des événements.

Elle avait donc avoué qu’elle était «épuisée» et qu’elle s’était montrée «impatiente au cours de la nuit».

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