Démission au Conseil du statut de la femme
Un membre du Conseil du statut de la femme (CSF) claque la porte en raison de l’appui de l’organisme au projet de loi 20 et du manque de consultation.
«À travers les femmes médecins, c’est le perpétuel combat de toutes les femmes du Québec pour faire leur place professionnellement que l’on attaque ici. Et c’est cela que le CSF aurait dû fermement dénoncer, pas adouber aveuglément le PL 20 déjà contesté de toutes parts», dénonce Julie Latour, qui a remis sa lettre de démission hier.
De plus, l’avocate de la Société des loteries du Québec explique que le mémoire du CSF a été réalisé «sans consultation aucune des membres, tant sur les orientations que sur le contenu».
«On a été placées devant le fait accompli. Si je sens que je ne peux plus faire de contribution pour ce que j’ai été nommée, je dois quitter», souligne-t-elle.
Rappelons que le projet de loi 20 du ministre de la Santé D r Barrette vise entre autres à obliger les médecins à suivre un nombre de patients, sous peine de coupes de revenus.
APPUI SURPRENANT
Le 26 février dernier, le mémoire du CSF en appui au PL20 en avait surpris plusieurs, qui croient que les femmes médecins seront davantage pénalisées.
Appelée à réagir, la présidente du CSF Julie Miville-Dechêne répond que le soutien au PL20 s’appuie sur un avis de 2013, qui favorisait des mesures coercitives pour que les patients aient accès aux médecins de famille.
«On a eu un délai très court de six jours pour écrire le mémoire après avoir été convoqués [en commission parlementaire]. On avait déjà étudié en profondeur ce sujet-là et on s’est basé sur l’avis antérieur», souligne celle qui ne s’attend pas à d’autres démissions.
M me Miville-Dechêne ajoute que les 11 membres du CSF se prononcent quatre fois par année sur les orientations, et pas sur la gestion quotidienne.
PRÉSIDENTE FÉMINISTE ?
Dans sa lettre, M me Latour remet même en question le féminisme de la présidente. «Le féminisme est un humanisme et la vision préconisée par Julie MivilleDechêne le nie catégoriquement.»
«C’est un contexte difficile, des enjeux compliqués, répond la présidente. Quoi qu’en dise M me Latour, je me considère comme féministe et je défends les femmes. Mais, c’est clair qu’on a différentes visions.»