Le Journal de Montreal

Une famille de musiciens décimée

Un père et ses deux enfants emportés par le feu qui a ravagé leur résidence en Abitibi

- David Prince D Prince JDM – En collaborat­ion avec Marie-Ève Dumont

« NOS FÊTES DE FAMILLE

NE SERONT ASSURÉMENT

PLUS LES MÊMES. »

– Miville Valcourt

LA CORNE | Un père et ses deux enfants de 5 et 2 ans ont péri dans un incendie qui a ravagé leur résidence dans la nuit de jeudi à La Corne, en Abitibi.

Après plusieurs heures de recherche dans les décombres, les policiers ont finalement retrouvé les trois corps.

Plusieurs proches de Robert Durand, de sa fille Angélie, 5 ans, et de son fils Loïc, 2 ans, habitent dans le rang de la Montagne, où le drame s’est joué. Ils ont assisté à la scène, impuissant­s.

«J’ai regardé par la fenêtre vers minuit et il n’y avait rien à faire. Je ne sais pas s’ils ont essayé de sortir», a raconté avec dépit Marius Gaivin, grandpère des enfants.

Le chef des incendies de La Corne, André Beauchemin, confirme qu’il n’y avait aucune trace dans la neige lorsqu’il est arrivé sur les lieux vers 1 h.

La mère, Ariane Gaivin, était partie pour Montréal dimanche, pour un suivi médical. Elle avait été opérée au pancréas en décembre. Elle est revenue en Abitibi jeudi après avoir appris la terrible nouvelle. «Elle a pris ça très difficilem­ent. On a dû lui administre­r des calmants avant son retour», selon son oncle Gaétan Gaivin.

DES MUSICIENS

Robert Durand et Ariane Gaivin s’étaient rencontrés il y a plusieurs années grâce au violon. La famille Gaivin et des amis avaient d’ailleurs monté un groupe de musique folkloriqu­e. Il s’était notamment produit l’an dernier à l’Expo-Rotary d’Amos, l’un des plus importants festivals du coin.

«Je n’ai jamais vu quelqu’un jouer du violon comme Robert. Il avait vraiment beaucoup de talent», a confié Miville Valcourt, l’oncle d’Ariane. La petite Angélie venait d’ailleurs de commencer à suivre des cours de violon. Loïc aimait jouer sur le piano que ses parents venaient tout juste d’acheter.

ENFANTS ENJOUÉS

La gardienne des deux enfants, Chantale StPierre, était anéantie par la nouvelle. «Je suis restée avec eux jusqu’à 17 h 30 mercredi. Rien ne laissait présager un tel drame. Ils étaient de bonne humeur, comme toujours. J’ai de la misère à réaliser que ça s’est réellement passé. Je les aime comme si j’étais leur grand-mère», a-t-elle indiqué.

Angélie avait commencé la prématerne­lle en septembre dernier et c’est sa grand-mère qui lui enseignait. La mère endeuillée est aussi enseignant­e au primaire dans trois écoles du secteur. De l’aide a été offerte par la Commission scolaire Harricana.

Les enfants aimaient bien aller à la ferme laitière exploitée par leur grand-père tout près de leur résidence. Ils adoraient les animaux. Leur chien et leur chat ont péri dans l’incendie.

Selon plusieurs, Robert Durand était un père modèle. «On le voyait toujours jouer avec ses enfants. Il leur montrait plein de choses. Il travaillai­t beaucoup comme menuisier, mais quand il revenait à la maison, il s’occupait très bien des enfants», a dit Miville Valcourt.

La cause de l’incendie est toujours inconnue.

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1. La grande soeur Angélie prenait bien soin du petit Loïc. 2 . La mère, Ariane Gaivin, était à Montréal lorsque le drame s’est joué. Elle avait la passion du violon, comme son conjoint Robert. 3. La vieille maison du rang de la Montagne, datant de la...
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