Le Journal de Montreal

L’entrevue de trop d’un accusé ?

- JEAN-NICOLAS BLANCHET

Accusé de fraude hier par l’UPAC, JeanFranço­is Robidas accordait une entrevue à l’auteur de ces lignes il y a deux semaines en défendant son intégrité. Nous vous la publions aujourd’hui, dans un tout autre contexte.

M. Robidas était jusqu’à hier vice-président aux ventes d’EBR. Il fait partie de cette frappe majeure de l’UPAC concernant huit individus qui auraient participé à une fraude dans l’octroi d’un contrat informatiq­ue de 24 M$ à Revenu Québec.

L’été dernier, l’UPAC frappait une première fois en informatiq­ue. L’ex-codirigean­t d’EBR, Mohamed El Khayat, est alors accusé de fraude. Plusieurs mois après cette frappe, nous voulions rencontrer l’autre dirigeant d’EBR, Denis Blais. Mais le ciel est encore tombé sur la tête d’EBR, hier, avec ce nouveau coup de filet de l’UPAC.

Lors de l’entrevue, M. Blais nous a raconté qu’il a restructur­é sa gouvernanc­e et érigé un code d’éthique. M. Blais nous a même invités à rencontrer son vice-président, Jean-François Robidas, puisqu’il est au coeur de cette nouvelle gouvernanc­e.

Au début de l’entrevue, M. Robidas nous a raconté comment il a à coeur la relance d’EBR. C’est M. Robidas qui a d’ailleurs accueilli les enquêteurs lors de la perquisiti­on de l’UPAC. «Ils (les enquêteurs) m’ont dit que, là, ils étaient mes meilleurs amis et qu’ils avaient la main tendue, mais que demain, ils ne l’auront plus. Ils m’ont demandé de le dire si je savais quoi que ce soit», a-t-il expliqué.

«On n’avait aucune idée pourquoi ils étaient ici», a-t-il lancé.

Malaise

Mais l’entrevue a pris une tournure qui a créé un certain malaise. M. Robidas s’est mis à remettre en question l’UPAC qui a déclaré que la fraude qui aurait impliqué El Khayat était d’une valeur de 400 000 $. Interrompu par Denis Blais qui ne voulait pas que l’entrevue concerne le procès d’El Khayat, M. Robidas a répondu: «Il (le journalist­e) me pose la question, je peux répondre librement.»

Il a ensuite critiqué les médias en parlant de «fausses rumeurs» qui se répandaien­t, selon lui. Qu’étaient ces fausses rumeurs? lui a-t-on demandé: «Dans les journaux, les rumeurs, c’était toujours EBR, Mohamel El Khayat, EBR, la fraude», en voulant dire qu’il déplorait l’associatio­n entre El Khayat et EBR. Mais El Khayat ne travaillai­t pas dans un fastfood , a-t-on répliqué. «Vous ne comprenez pas ce que je veux dire par là», a-t-il répondu.

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