Elle invente un viol pour avoir de l’argent
La joueuse compulsive avait raconté avoir été agressée sexuellement par un ex-militaire octogénaire
TROIS-RIVIÈRES | Une femme de 43 ans aux prises avec des problèmes de jeu a tenté de faire accuser de viol un octogénaire qui refusait de lui donner de l’argent.
Nancy Bédard a été condamnée à une peine d’emprisonnement avec sursis de 18 mois pour méfait public après avoir déposé une fausse plainte à l’encontre d’un ancien militaire de 82 ans, l’accusant d’agression sexuelle armée.
«L’infraction est extrêmement grave. La seule chose que l’homme a faite est de vous venir en aide», a indiqué la juge Guylaine Tremblay.
FAUX VIOL
Dans la nuit du 14 juillet 2013, Nancy Bédard s’est présentée au poste de police de Trois-Rivières, se plaignant de douleurs à l’abdomen. Elle affirmait avoir été victime d’un viol et que son agresseur était un ancien militaire âgé de 82 ans. Elle soutenait qu’il l’avait menacée d’un couteau et qu’il avait éjaculé en elle.
Les policiers ont ensuite interrogé l’homme et fouillé sa maison de fond en comble.
L’enquête a cependant démontré que Nancy Bédard avait inventé l’histoire parce qu’elle voulait avoir plus que les 40 $ que l’homme lui avait gentiment prêtés plus tôt dans la soirée.
«J’avais besoin d’argent. J’étais mêlée ce soir-là», a déclaré M me Bédard devant la juge.
COUTEAU
Dans son témoignage, la fausse victime a affirmé que l’homme, dans un accès de colère, avait planté son couteau dans une table de chevet.
Cet élément a soulevé un doute dans la tête des policiers, puisqu’aucune marque de couteau notable n’a été trouvée dans la chambre de l’homme, qui par ailleurs se disait innocent.
«C’est vraiment l’enquête et les interrogatoires qui ont dévoilé ce qui s’est produit. Madame n’a pas admis d’elle-même avoir menti», a souligné la procureure de la Couronne, Marie-Ève Paquet.
Malgré tout, l’homme de 82 ans se porte bien, selon l’avocate. «Clairement, il croit que c’est une dame qui a des problèmes. Il a vu la guerre. Monsieur a tourné la page.»
JOUEUSE COMPULSIVE
Selon ce qui a été décrit en cour, Nancy Bédard a téléphoné à l’octogénaire dans la soirée du 13 juillet 2013.
La dame, qui vit de l’aide sociale, disait être en détresse et avoir besoin d’argent pour payer son épicerie. L’homme, à ce moment, est allé la chercher au salon de jeux Ludoplex et l’a ramenée chez lui, où il lui a donné 40 $.
Selon la Couronne, c’est elle qui lui aurait offert des faveurs sexuelles pour obtenir plus d’argent, ce que l’homme a refusé. Ensuite, plutôt que de se diriger vers l’épicerie, la dame est retournée jouer aux machines à sous du Ludoplex.
Plus tard dans la même soirée, elle s’est présentée au poste de police pour porter de fausses accusations contre M. Duchesneau.
En plus d’une peine dans la collectivité de 18 mois, Nancy Bédard devra se soumettre à une probation de 18 mois et à un suivi médical serré, notamment en ce qui a trait à ses problèmes de jeu.