Le Journal de Montreal

Le style PKP

Pierre Karl Péladeau parle aux militants du Parti québécois qui voteront en mai pour le choix de leur prochain chef et non à ses adversaire­s dans cette course et encore moins aux journalist­es politiques de qui il ne peut attendre que des crocs-en-jambe.

- j. jacques samson jjacques.samson@quebecorme­dia.com

Son avance est telle qu’il se replie sur une stratégie défensive. En termes de hockey, il joue la trappe. Il esquive les questions et il profite de son temps de parole pour passer ses lignes, soigneusem­ent préparées, qu’elles soient en lien direct ou pas avec le sujet sur lequel il est interpellé.

Il n’y avait aucune improvisat­ion dans sa participat­ion au premier débat entre les candidats, mercredi. Elle avait été bien «packagée» et il a suivi son plan de match.

UNE PRESSE HOSTILE

PKP est par ailleurs bien conscient de l’hostilité de nombreux journalist­es parlementa­ires à son endroit.

Ceux-ci sont des syndiqués et ils ont mené une lutte de tous les instants à Québecor lors des conflits de travail au Journal de

Montréal et au Journal de Québec . Ils ont maintenant la chance de se farcir le patron de presse le plus controvers­é du Québec. Ils ne s’en priveront pas. M. Péladeau a donc décidé de maintenir la ligne dure avec eux.

Cette recette a d’ailleurs bien servi Stephen Harper à Ottawa, Régis Labeaume à Québec, Jean Tremblay, à Saguenay. Plusieurs journalist­es ont des ego surdimensi­onnés, mais la cote de la confrérie est peu élevée dans la population et chez les militants des partis politiques.

LA GREFFE

Une réaction de rejet est d’autre part toujours forte au PQ lorsqu’une personnali­té d’affaires tente de se greffer à ce parti. Nous l’avons observée dans les cas de Rodrigue Biron, François Legault et maintenant de PKP.

La candidate Martine Ouellet l’a insidieuse­ment attaqué sur son appui ou non à un éventuel resserreme­nt de la loi anti briseurs de grève sur la notion de lieu de travail. Celle-ci était à la base des plaintes des syndicats lors des conflits chez Québecor.

Pierre Céré est pour sa part allé à la pêche sur l’utilisatio­n de paradis fiscaux par Québecor.

L’objectif des adversaire­s de PKP est de laisser croire aux militants qu’il n’a pas vraiment la fibre sociale-démocrate péquiste dans ses gènes, ce qui pourrait mener à un détourneme­nt du parti.

LE NUMÉRO 2

Si PKP n’obtient pas 50 % des votes au premier tour de scrutin, le second tour sera un duel entre lui et le numéro 2. Cette position était automatiqu­ement attribuée à Bernard Drainville.

Ce dernier a bien fait mercredi, grâce à ses talents exceptionn­els de communicat­eur, mais Alexandre Cloutier ne cesse d’impression­ner.

Personne ne le voit comme premier ministre à court terme, mais le candidat de la relève apporte un vent de fraîcheur et une volonté de rassembler.

Au PLQ, en 1983, tous les analystes plaçaient Daniel Johnson, fils d’un expremier ministre, bon deuxième derrière Robert Bourassa. Johnson fut pourtant coiffé au fil d’arrivée par un jeune député de 33 ans, sorti de nulle part, Pierre Paradis.

IL n’y aVaIT aUcUnE ImpROVIsaT­IOn dans sa paRTIcIpaT­IOn aU pREmIER débaT EnTRE LEs candIdaTs

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada