Boîtes de dons de vêtements : séparons le vrai du faux
Au cours des dernières années, les organismes comme les nôtres, qui soutiennent l’aide aux personnes grâce au financement provenant de la collecte de vêtements dans des boîtes de dons, ont constaté avec impuissance la prolifération des fausses fondations qui installent, sans autorisation, leurs boîtes dans l’espace public.
Ce phénomène qui entrave l’aide que nous pouvons apporter aux personnes dans le besoin n’a fait que s’amplifier et s’étendre sur l’ensemble du territoire québécois. Tous les jours, ces fausses fondations trompent la population qui pense donner à une bonne cause et affectent gravement la santé financière de nos organisations.
Face à cette situation, de plus en plus de municipalités prennent le chemin facile de l’interdiction totale des boîtes de dons sur leur territoire. Bien qu’il s’agisse d’une façon de mettre un terme à la pollution visuelle sauvage et à ramener l’ordre urbain, cette mesure va contribuer à la disparition de nos organismes respectifs. Les municipalités agissent sans doute avec l’objectif de répondre à un enjeu, mais la façon de faire actuelle privera des centaines de milliers de Québécois et Québécoises de tous âges d’une aide précieuse à un moment où le gouvernement s’affaire à réduire les dépenses dans tous les secteurs.
Il est urgent de définir les paramètres dans lesquels le secteur municipal doit évoluer en matière de réglementation des boîtes de dons de vêtements. Le gouvernement du Québec doit aussi agir en resserrant les critères de constitution d’un OSBL.
Il est essentiel d’établir une réelle distinction entre les organismes de bienfaisance véritables et les fausses fondations. Il est temps de réglementer oui, mais en sachant distinguer le vrai du faux.
Lettre cosignée par Chantal Desrosiers, directrice générale Entraide diabétique du Québec Jean Laberge, directeur général Fondation des Grands Frères Grandes soeurs de Montréal