Hammond se protège du tourbillon
Le gardien des Sénateurs garde les deux pieds sur terre malgré ses récents succès
Peu importe le sport, on recherche toujours l’histoire à la Cendrillon ou le prochain conte de fées. Jamais repêché, Andrew Hammond correspond parfaitement à ce récit un brin surréaliste depuis ses débuts avec les Sénateurs d’Ottawa.
Rappelé de Binghamton après la blessure à Craig Anderson et lancé dans le rôle du numéro un de l’équipe pour remplacer un autre gardien tombé au combat, en la personne de Robin Lehner, Hammond a surpris la planète hockey.
Depuis son premier départ dans la LNH contre le Canadien le 18 février dernier à Ottawa, le gardien originaire de la Colombie-Britannique est tout simplement phénoménal. À ses neuf premiers départs dans la grande ligue, il a maintenu un dossier de 8-0-1 avec une moyenne de 1,49 et un taux d’efficacité de ,952. Il a ainsi largement contribué à redonner un second souffle aux Sénateurs pour la course aux séries.
À quelques heures de sa deuxième sortie contre le CH, mais cette fois au Centre Bell, le gardien de 27 ans rappelait qu’il a encore un long chemin à parcourir.
«C’est vrai que je ne pouvais pas rêver à un aussi bon départ, a-t-il dit. Je reste toutefois très calme, je prends ça un jour à la fois. Je ne veux pas me laisser emporter dans le tourbillon. Je sais qu’on parle beaucoup de moi à Ottawa, mais je garde les deux pieds sur terre.»
«Quand tu atteins la LNH à 27 ans, tu as possiblement une vision différente, at-il poursuivi. J’ai appris plusieurs leçons au cours de mon parcours. Je comprends aussi que les médias risquent de courir un peu moins après moi si je frappe un mur. Tu dois rester calme. C’est mon approche.»
Dave Cameron, qui a créé un véritable raz-de-marée cette semaine en lui préférant Anderson pour le match très important contre les Bruins de Boston, a parlé de son étonnant gardien après l’entraînement matinal de son équipe.
«Il est une belle surprise, a souligné l’entraîneur en chef des Sens . Nous savions qu’il avait du talent et c’est pour cette raison que nous l’avons rappelé de la Ligue américaine après la blessure à Anderson. Mais, nous ne croyions pas qu’il était pour être aussi bon sur une longue période de temps.»
TRÈS MODESTE
Après seulement un mois avec les Sénateurs, Hammond ne tombera pas dans le piège de la complaisance. À ses yeux, il ne mérite pas encore le statut d’un gardien de la LNH.
«Il s’agit de l’ultime reconnaissance pour un gardien quand on te dit que tu appartiens à cette ligue, a-t-il répliqué. Je cherche juste à poursuivre ma progression et je veux gagner le respect de mes coéquipiers et des rivaux. Je ne peux toutefois pas m’attribuer l’étiquette d’un gardien de la LNH après seulement un mois. J’attendrai encore plusieurs semaines avant d’y penser!»
UN DEUXIÈME CAMP
À son rappel des Sénateurs de Binghamton, Hammond ne laissait pas présager un scénario aussi heureux. En 25 matchs dans la Ligue américaine, il présentait une fiche très modeste de 7-13-2 avec une moyenne de 3,51 et un taux d’efficacité de ,898.
«À mon arrivée à Ottawa, j’ai appuyé sur le bouton “effacer” et j’ai oublié les premiers mois de ma saison à Binghamton, a affirmé celui qu’on surnomme le Hamburglar . Je n’ai pas joué immédiatement, mais j’ai travaillé fort lors des entraînements. Je dirais que j’ai eu un deuxième camp et c’était la meilleure chose possible pour moi. J’ai reçu ma chance quelques jours plus tard.»
Cette fameuse chance, Hammond l’a saisie pleinement. Mais, il devra maintenant maintenir un bon rythme sur une longue période.