Tokarski se déguise en voleur
Brillant dans la victoire en Floride
SUNRISE | Shawn Thornton avait fait une promesse à sa femme, Erin. Il jouait une autre saison dans la Ligue américaine et il accrochait ensuite ses patins pour devenir policier dans la région de Toronto.
Neuf ans plus tard, Thornton n’a toujours pas entrepris sa deuxième carrière. Mais, son épouse lui a pardonné depuis longtemps cette promesse non respectée.
Depuis cette supposée dernière saison de 2005-2006 avec les Admirals de Norfolk, le robuste ailier a écrit deux fois son nom sur la Coupe Stanley, une fois avec les Ducks en 2007 et une autre fois avec les Bruins en 2011.
«Je n’aurais jamais imaginé jouer neuf saisons complètes dans la LNH et être toujours actif à l’âge de 37 ans, a raconté l’ailier des Panthers. J’ai réellement parcouru tout un chemin. Je dirais même que mon histoire est un peu surréelle.»
Il n’y a pas juste les deux conquêtes qui captent l’imaginaire. D’ici quelques jours, Thornton jouera un 600 e match dans la LNH. Il lui manque un match pour atteindre cette marque. Si le chiffre 600 n’a rien de magique, il devient plus spécial quand ce même joueur a aussi participé à 600 rencontres dans la Ligue américaine.
«Quand je prends un pas de recul, je comprends toute la symbolique des 600 matchs dans la LNH et 600 autres dans la Ligue américaine, a-t-il poursuivi. Je deviendrai le premier joueur de l’histoire qui a d’abord joué 600 rencontres dans la LAH pour ensuite participer à 600 matchs dans la grande ligue. Il y a seulement deux joueurs (Jim Morrison et Dave Creighton) qui appartiennent à ce club très sélect des 600-600! Mais, contrairement à moi, ils ont fini leur carrière pro dans la LAH. Honnêtement, je ne sais pas si on verra un autre parcours semblable au mien. C’est encore plus rare aujourd’hui de patienter pendant 600 matchs dans les mineures.»
LA FAMEUSE BOUTEILLE D’EAU
À sa sortie de l’entraînement matinal des Panthers au BB&T Center, Thornton venait d’apprendre qu’il n’affronterait pas le Canadien.
«J’imagine que Gerard me fera jouer au moins une autre rencontre d’ici la fin de l’année, a-t-il lancé en souriant pour faire référence à ses 599 matchs. J’aurais voulu atteindre ce plateau contre le CH, une équipe que je déteste depuis toujours. Comme ce ne sera pas Montréal, j’aimerais jouer mon 600 e match contre les Bruins, samedi, à Sunrise.»
Le nom de Shawn Thornton restera toujours lié aux Bruins.
Avant d’accepter un contrat de deux ans des Panthers cet été, l’Ontarien a porté l’uniforme des Bruins pendant sept saisons.
Les partisans à Montréal se souviendront de lui comme l’un des bagarreurs des Bruins, mais aussi comme celui qui a aspergé d’eau P.K. Subban lors du deuxième tour des séries au printemps 2014.
«Les Bruins n’ont pas décidé de me libérer en raison du “Watergate” pour reprendre l’expression utilisée par les médias, a-t-il dit. Ça n’avait rien à avoir avec mon départ. C’était juste de l’eau. J’ai toutefois l’honnêteté de dire qu’il s’agissait d’une erreur puisque je me suis fait prendre. Si ce n’était pas moi, si ce n’était pas Subban, si ce n’était pas les Bruins contre les Habs, on n’aurait pas parlé de cet incident.»
BEAUCOUP DE MILLAGE
Après 605 matchs dans la LAH et 2468 minutes de punition, mais également 599 rencontres dans la LNH et 954 minutes de punition, Thornton ressent de plus en plus le poids des années.
«J’ai parfois mal à mes mains et à mes jointures, a-t-il admis. C’est moins pire avec le climat de la Floride. Malgré tout, j’aime encore mon métier. J’aime la camaraderie et j’ai le sourire en me dirigeant vers l’aréna. Je retire une grande fierté à l’idée de protéger mes coéquipiers. Je ne me suis pas battu très souvent cette saison (six fois), mais il y a de moins en moins de bagarres.»
Le métier de policier, Thornton le fait donc depuis 18 ans, mais il le pratique sur une patinoire.
En 40 matchs cette saison en Floride, Thornton a obtenu 4 points (1 but, 3 aides). Il a récolté 92 points (39 buts, 53 passes) en 599 rencontres dans la LNH.