Le Journal de Montreal

Plus de cours de français réclamés

Les mesures de resserreme­nt à l’entrée ne sont pas la priorité, croient les étudiants en enseigneme­nt

- Camille Laurin-Desjardins CDesjardin­sJDM 514.599.5888 8050 camille.laurin-desjardins @quebecorme­dia.com

Les étudiants en enseigneme­nt croient qu’on devrait leur donner davantage de cours de français pendant leur formation, plutôt que de resserrer les critères d’admission au programme, comme le propose le nouveau ministre.

«On nous accuse de ne pas être bons en français, mais moi, par exemple, je n’ai eu aucun cours de français depuis le début de ma formation», déplore Alexandrin­e Savignac, étudiante de troisième année au programme d’adaptation scolaire, à l’UQAM.

Elle et son amie Marie-Ève Sauvé, qui affirment ne pas avoir de difficulté­s en français, comprennen­t mal comment leurs collègues et elles pourront enseigner des notions sans même les avoir revues à l’université.

Le ministre de l’Éducation, François Blais, a confirmé hier vouloir instaurer un test d’entrée en français pour les étudiants qui souhaitent être admis dans un programme d’éducation, et augmenter la cote R minimale d’admission ( voir autre texte ).

« COUP D’ÉPÉE DANS L’EAU »

Or, les étudiants ont déjà un test de français à passer à leur entrée à l’université, et ceux qui échouent doivent suivre une mise à niveau. «Et ceux qui ne passent pas ce cours ne peuvent pas poursuivre leurs études, explique Pierre Toussaint, professeur au départemen­t d’éducation et de pédagogie de l’UQAM. Cette nouvelle mesure, c’est un coup d’épée dans l’eau.»

Ce dernier s’est d’ailleurs dit étonné que le gouverneme­nt veuille «s’ingérer» dans une tâche qui est «le rôle de l’université».

«Il faudrait des cours de français supplément­aires adaptés à la discipline de l’étudiant», croit Kimberly Foley, étudiante en enseigneme­nt du français, langue seconde, à l’Université de Montréal.

Pour sa collègue Maryéva Métellus, c’est plutôt une entrevue qu’il faudrait instaurer à l’entrée du programme. «Il faut avoir le métier à coeur. Quelqu’un avec une super cote R peut faire un très mauvais enseignant.»

PAS MAUVAIS

Certains professeur­s ne voient pourtant pas ce resserreme­nt d’un mauvais oeil.

«Il faut qu’on lance le message que la maîtrise de la langue de travail est importante, et que les futurs enseignant­s qu’on forme soient compétents. Et dans ce sens-là, je vois mal comment on pourrait être contre ces nouvelles mesures», croit P Daniel Daigle, du départemen­t de didactique de l’UdeM.

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Marie-Ève Sauvé et Alexandrin­e Savignac, étudiantes en adaptation scolaire à l’UQAM, croient que ceux qui aspirent à devenir enseignant­s devraient avoir plus de cours de français, plutôt que de devoir passer un examen d’entrée.
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PIERRE TOUSSAINT Professeur UQAM

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