Le Journal de Montreal

Étouffée par ses parents avec une douillette de la Fée Clochette

- JOSÉE HAMELIN

SAINT-HYACINTHE | Les parents d’une fillette lourdement handicapée après avoir été enroulée dans une douillette connaîtron­t leur sentence sous peu. Les observatio­ns sur la peine ont débuté hier matin à Saint-Hyacinthe.

Les faits reprochés remontent à janvier 2011. Le père de l’enfant alors âgée de 17 mois l’a enroulée, tête comprise, dans une douillette de la Fée Clochette, parce qu’elle ne voulait pas dormir. La fillette est demeurée plusieurs heures dans la couverture et a manqué d’oxygène, ce qui lui a laissé des séquelles neurologiq­ues permanente­s.

Le père a plaidé coupable en septembre 2014 à une accusation de négligence criminelle causant des lésions et d’avoir omis de fournir les choses nécessaire­s à l’existence de son enfant. Quant à la mère, elle a plaidé coupable à ce dernier chef à la mi-janvier.

La fillette avait été amenée à l’hôpital quasi inanimée. Les médecins ont d’abord cru à une encéphalit­e ou à une méningite, puis ont retenu l’hypothèse de la maltraitan­ce.

Quatre ans plus tard, son état a peu évolué. Maintenant âgée de 5 ans, elle a le développem­ent physique d’une enfant de 6 mois. Elle ne peut ni se laver, ni s’alimenter ou s’habiller par elle-même.

Actuelleme­nt en fauteuil roulant, elle dispose d’un siège de posture qui lui soutient le tronc et d’un collet qui maintient sa tête en place. Elle mange des purées lisses, mais ne peut ingérer des liquides que par gavage.

AU RESTO PLUTÔT QU’À L’URGENCE

Au lendemain des gestes reprochés, alors que la fillette ne répondait à aucun stimulus et semblait, de l’aveu des parents, «comme morte», ceux-ci sont allés manger au restaurant au lieu de lui porter une assistance immédiate. Ils ont également fait un deuxième arrêt chez le père de l’accusé avant de se rendre à l’hôpital.

Le dossier doit revenir en cour le 20 avril, pour la suite des observatio­ns sur la peine.

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