Desjardins, le pamphlet
Je fréquente des forêts du Québec depuis mon enfance. Des erreurs dans leur exploitation ont sans doute été commises, mais des militants comme Richard Desjardins répandent des clichés, automatiquement achetés par des citadins qui les prennent pour des vérités.
M. Desjardins, un Abitibien, est un militant pro-forêt. Il ne peut pour autant dire ou écrire n’importe quoi. Comme par exemple que le slogan du siècle dernier des exploiteurs était «cut and run». Ou «qu’aujourd’hui un ingénieur forestier ne revient jamais récolter là où il est passé. Tout est coupé à blanc derrière lui.»
Il fait ainsi montre de mépris à l’endroit de tous les ingénieurs forestiers du Québec, des amants de la nature et des professionnels qui ont à coeur une saine exploitation de la ressource et son renouvellement.
Autre exemple. M. Desjardins a aussi reproché à l’Université Laval d’avoir baptisé du nom de «Pavillon Kruger» son pavillon de foresterie et de continuer «à faire de ses étudiants des extracteurs professionnels de mètres cubes de bois», en échange du «cash» que cela a rapporté à l’Université.
Il laisse ainsi supposer que la direction de l’Université, celle du département de foresterie, ses enseignants, chercheurs et étudiants vendent leur âme, leur intégrité et leur indépendance universitaire en échange d’une commandite.
PERTE DE CRÉDIBILITÉ
Richard Desjardins est un ténor type de la gauche québécoise. Il est environnementaliste et partisan de Québec solidaire. Il n’hésite pas à verser dans la généralisation et la caricature pour dénigrer la grande entreprise, en particulier lorsqu’elle oeuvre dans le champ des ressources naturelles parce qu’il peut alors jouer sur la corde patrimoniale.
Les réalisateurs de documentaires de la nature de l’ Erreur boréale de Richard Desjardins ou de Bacon , le film, du prolifique Hugo Latulippe, ne sont pas des journalistes et ils ne se sentent pas liés par les normes de rigueur que s’imposent les journalistes professionnels. Ils ont par contre beaucoup misé sur la confusion des genres en empruntant le style et le ton des grands reportages.
À trop étirer cet élastique, ils perdent cependant en crédibilité à mon avis.
L’IMPACT ÉCONOMIQUE
La série de Richard Desjardins a par ailleurs été publiée simultanément aux réjouissantes sorties des maires Tremblay de Saguenay et Lévesque de TroisRivières contre les groupes environnementaux, notamment Greenpeace, qu’ils tiennent responsables des pertes d’emplois dans leurs régions.
Qu’il s’agisse de la forêt, des mines, ou de l’industrie du porc, ces activités sont régies par des lois et des réglementations sévères. Il appartient au gouvernement québécois de faire respecter ces lois et règlements.
Les militants environnementalistes imposent depuis trop longtemps leur dictature en faisant bien peu de cas des dommages des campagnes anti-tout, et surtout anti-emplois et anti-développement économique qu’ils mènent au nom de leur religion.
Les dénonciateurs ou sonneurs d’alarme (whistleblowers) peuvent être très précieux pour le gouvernement dans les cas de dérives. Des représentants de l’État ne peuvent être présents partout. Mais il n’est pas nécessaire de jeter le bébé avec l’eau du bain.
À TRop éTiRER cET éLaSTiquE, iLS pERdEnT cEpEndanT En cRédibiLiTé