1 512 PATIENTS PAR MÉDECIN
Quota imposé par le ministre Barrette
La menace du projet de loi 20 qui veut obliger les médecins de famille à suivre un minimum de patients semble déjà porter ses fruits, alors que les deux derniers mois ont été les plus productifs de l’année pour la prise en charge de nouveaux cas.
Selon les données du guichet d’accès pour la clientèle orpheline (GACO) du ministère de la Santé, il est clair que les médecins de famille sont en pleine période de recrutement de nouveaux patients.
MOIS PROLIFIQUES
Entre le 11 janvier et le 7 mars derniers, 29 113 patients ont été pris en charge
(voir tableau). Il s’agit de la période où le plus grand nombre de Québécois ont été dirigés vers un médecin de famille en 2014-2015.
À titre comparatif, il s’agit d’un bond spectaculaire de 47 % par rapport à la même période l’an dernier.
«C’est une très bonne nouvelle, réagit Paul Brunet, président du conseil de la protection des malades. Ce qui compte, c’est que plus de patients soient pris en charge.»
Cette hausse de recrutement correspond aux discussions concernant le controversé projet de loi 20 (Pl 20) du ministre de la Santé Gaétan Barrette.
La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec avoue que le Pl 20 a sûrement quelque chose à voir avec ces chiffres, mais dit aussi avoir mis de la pression sur les médecins depuis deux mois.
ENCORE PLUS À VENIR
«Au cours des prochains mois, il va s’inscrire pas mal plus de patients. On a passé le message aux médecins qu’on va le régler rle problème», avoue le président, le D Louis Godin.
«Le Dr Barrette n’a pas besoin de le mettre, son quota. Qu’il nous laisse aller», ajoute celui qui s’oppose fermement au Pl 20.
Prudent dans son analyse, M. Brunet souligne que le resserrement des règles a toujours un impact sur les travailleurs.
«On est tous des êtres humains. Quand tu te fais pousser dans le dos, tu avances plus vite», dit-il.
Par ailleurs, le Dr Godin précise que l’inscription à un médecin de famille n’est pas l’objectif à atteindre, mais il faut assurer que les patients puissent avoir un rendez-vous rapidement en cas d’urgence.
«Les chiffres d’inscriptions que le ministre veut, on va y arriver de toute façon, jure-t-il. Le gros défi, c’est l’accès adapté.» Environ 150 000 patients par année sont pris en charge via le GACO, mais presque autant se trouvent un médecin sans passer par ce système.