Le Journal de Montreal

La fulgurante ascension de Martin Cauchon

Ancien ministre, avocat et maintenant propriétai­re de six journaux

- Pierre Couture Pierre P Couture

L’ascension de Martin Cauchon dans le monde des médias est fulgurante.

L’avocat de 52 ans qui briguait, il ya à peine deux ans la direction du Parti libéral du Canada, possède maintenant six journaux quotidiens, dont Le Soleil de Québec et Le Droit d’Ottawa.

Son entreprise, dont il est l’unique actionnair­e, Groupe Capitales Médias, n’a que deux jours de vie. La société a été officielle­ment créée mardi, d’après le Registre aux entreprise­s.

Or, aujourd’hui, Groupe Capitales Médias est pourtant l’un des groupes de presse les plus influents au Québec avec plus de 200 journalist­es dans la province. Fier libéral, près de la famille Desmarais, Martin Cauchon, originaire de Charlevoix, a été le président d’honneur en 2014 de l’Omnium de golf de Jackie Desmarais, la femme de feu Paul Desmarais père.

Il aura surtout fait sa marque sous le règne de Jean Chrétien à Ottawa comme ministre de la Justice.

Depuis son départ de la scène fédérale, il y a 12 ans, il a travaillé comme avocat, notamment à la tête de la division Chine au défunt cabinet Heenan Blaikie et ensuite chez DS Welch Bussières.

Il y a deux ans, il a aussi mené la lutte sans succès à Justin Trudeau pour devenir le chef du PLC.

INDÉPENDAN­CE DES SALLES

La transactio­n faisant passer six quotidiens de l’empire Gesca dans les mains d’un ancien politicien libéral a de quoi soulever l’inquiétude, selon le professeur en journalism­e à l’Université d’Ottawa, Marc-François Bernier.

«C’est très inquiétant lorsqu’un politicien achète des médias. C’est inquiétant également pour l’indépendan­ce des salles de nouvelles», a-t-il indiqué hier.

Ce dernier soutient que le montage financier entourant cette transactio­n devra également être dévoilé.

«Les gens ont le droit de connaître d’où provient l’argent et qui finance l’achat de ces journaux», a-t-il fait savoir.

D’autant plus que Martin Cauchon n’est pas connu comme un homme d’affaires possédant une grande fortune personnell­e.

«Qui va payer pour renflouer les fonds de pension des travailleu­rs? Qui va assurer les déficits de ces journaux? Ça va prendre beaucoup d’argent pour relancer ce nouveau groupe de presse», a souligné le professeur Bernier.

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