Un député expulsé maintient son innocence
Suspendu du caucus libéral pour inconduite sexuelle, l’élu de St-Léonard-St-Michel quittera la vie politique
« j’en suis arrivé à la conclusion que chercher à me faire réélire en 2015 ne serait pas dans l’intérêt de ma famille et de mes concitoyens »
– Massimo Pacetti, député libéral de
St-Léonard-St-Michel
Tout en clamant son innocence, le député fédéral Massimo Pacetti, suspendu du caucus libéral en raison d’allégations d’inconduite sexuelle, confirme qu’il ne sera pas candidat aux prochaines élections en octobre prochain.
«Au cours des derniers mois, j’ai été forcé de gérer une situation qui ne concernait que ma vie personnelle, mais qui a interféré avec ma capacité de représenter mes commettants le plus efficacement qui soit», a déclaré par courriel, hier, le député libéral de StLéonard-St-Michel.
«Le temps et l’énergie requis pour s’acquitter efficacement de ses fonctions parlementaires sont considérables et, après mûre réflexion, j’en suis arrivé à la conclusion que chercher à me faire réélire en 2015 ne serait pas dans l’intérêt de ma famille et de mes concitoyens», a poursuivi le député.
M. Pacetti et son collègue, le député terre-neuvien Scott Andrews, ont été suspendus du caucus libéral par Justin Trudeau en novembre dernier, lorsque les allégations d’inconduite sexuelle à l’endroit de deux députées du NPD ont fait surface. Ils siègent depuis comme indépendants en attendant de connaître les résultats d’une enquête interne.
Hier, le bureau du chef libéral n’a pas nié ce que certains médias rapportaient, voulant que les deux députés suspendus seront expulsés pour de bon du caucus libéral et que deux autres femmes auraient aussi depuis porté plainte.
On a seulement confirmé que M. Trudeau avait en sa possession le rapport d’enquête interne qu’il avait commandé auprès de l’avocate torontoise Cynthia Petersen.
«Lorsque nous aurons autre chose à ajouter, nous vous en ferons part», a simplement déclaré la directrice des communications au bureau du chef, Mylène Dupéré.
M. Pacetti a indiqué qu’il allait terminer son mandat de député. Il s’est fait élire pour la première fois en 2012.
« SANS CONSENTEMENT »
L’une des deux présumées victimes du NPD, qui s’était confiée aux médias sous le couvert de l’anonymat, avait raconté avoir eu une relation sexuelle sans avoir donné son «consentement explicite» avec M. Pacetti. Elle avait confirmé avoir approché le chef libéral en personne au sujet des allégations.
Le NPD, qui a depuis le début reproché au chef libéral d’avoir étalé toute cette affaire au grand jour, avec la suspension de ses deux députés, a pour sa part refusé de commenter la situation hier.
« ABASOURDI »
Le député Andrews a réagi dans une déclaration écrite, hier matin, se disant «abasourdi» d’apprendre dans les médias qu’il ne pourra réintégrer le caucus libéral.
M. Andrews, qui dit avoir participé à l’enquête, affirme avoir reçu la garantie qu’il recevrait une copie du sommaire du rapport avant qu’il ne soit rendu public.