Francfort théâtre de violents heurts
Au moins 35 personnes blessées, dont 14 policiers
FRANCFORT | (AFP) De violents heurts, qui ont fait une trentaine de blessés, ont marqué l’inauguration hier du nouveau siège de la BCE à Francfort, où de 15 000 à 20 000 opposants à l’austérité ont ensuite défilé calmement dans la soirée.
Le collectif Blockupy, qui avait appelé à manifester, a évoqué en fin de journée 20 000 participants à une grande manifestation en centre-ville, une porte-parole de la police parlant de 15 000 personnes.
La police a annoncé avoir procédé à 19 arrestations dans la journée, et déplorait 14 blessés dans ses rangs, cible de jets de pierre. Blockupy avait fait état dans l’aprèsmidi de 21 blessés à coups de matraque.
Les gaz lacrymogènes et le poivre de cayenne de la police ont causé des irritations à une centaine de manifestants et à près de 80 policiers.
Les heurts ont été particulièrement violents tôt le matin, quand des centaines de manifestants ont tenté de se rapprocher des deux tours de la BCE, un bâtiment de 1,3 milliard d’euros (environ 1,8 G$) où l’établissement est installé depuis l’automne.
Des voitures de police ont été incendiées, des jets de pierres et de pavés ont visé des bâtiments administratifs et certaines banques. Un commissariat a été attaqué par des militants anarchistes du Black Bloc, selon une vidéo mise en ligne par la police. La tension est ensuite retombée aux abords de la BCE, mais les vitres de nombreux abribus et de trams étaient brisées, des pavés jonchaient le sol.
ANTI-TROÏKA
Puis l’action s’est déplacée vers le centreville, où a d’abord eu lieu, dans une atmosphère de kermesse ensoleillée, un grand rassemblement ponctué de discours, dont celui d’un représentant du parti de gauche radicale grecque Syriza, récemment porté au pouvoir à Athènes.
Les manifestants brandissaient des pancartes critiquant la troïka, les trois établissements, dont la BCE, chargées de contrôler les avancées des réformes des pays européens en crise. «La troïka aide les banques au lieu des gens», pouvait-on lire, ou encore «BCE arrête tes diktats».