Le Journal de Montreal

« Tu ne peux pas me faire ça »

L’ex-joueur Mario Tremblay aurait tenté d’utiliser son nom lors de son arrestatio­n pour alcool au volant

- Valérie Gonthier VGonthierJ­DM Le juge Claude Lemire rendra sa décision sur la requête dans les prochaines semaines.

Le chroniqueu­r et ancien hockeyeur Mario Tremblay aurait tenté de se servir de son nom pour influencer le policier qui l’arrêtait pour alcool au volant, avant de l’insulter en critiquant son jugement, le comparant à «P.K. Subban».

«Tu ne peux pas me faire ça. Je suis Mario Tremblay», aurait-il lancé à un policier le 25 janvier 2013.

Le «Bleuet» venait alors d’être intercepté alors qu’il roulait à 79 km/h dans une zone de 50 sur la Montée Masson à Mascouche. Le patrouille­ur aurait aussitôt remarqué que, même s’il mâchait de la gomme, une odeur d’alcool s’échappait de son haleine.

L’ancien entraîneur du Canadien aurait alors tenté de se servir de son nom pour éviter une contravent­ion, selon l’agent Maxime Perron de la police de Mascouche.

Ce dernier a témoigné hier lors d’une audience en marge du procès de Tremblay, accusé de conduite avec les facultés affaiblies et de refus de fournir un échantillo­n d’haleine.

«METS-MOI LES MENOTTES»

Peu après avoir intercepté Mario Tremblay, le policier aurait demandé sur les ondes radio qu’on lui amène un appareil de détection de l'alcool.

«Si tu me fais souffler, je ne passe pas. Tu as le choix d’être correct ou d’être méchant», aurait-il dit au patrouille­ur, refusant de souffler dans l’ivressomèt­re. Le policier dit avoir insisté. «Envoye, mets-moi les menottes», aurait répliqué le chroniqueu­r de l’ Antichambr­e .

Il aurait tendu ses poignets, sans que le policier ne le menotte. Tremblay aurait aussi demandé plus d’une fois à parler à un avocat, en vain.

Lorsque l’agent a voulu une ultime fois s’assurer que l’ex-hockeyeur avait bien compris les conséquenc­es de ne pas obtempérer, ce dernier aurait gardé le silence.

«Avec ses doigts, il a fait un signe de zipper sur sa bouche, comme pour dire qu’il ne parlera pas», a expliqué l’agent Perron.

DROITS VIOLÉS

Le policier a alors procédé à son arrestatio­n, puis l’ancien commentate­ur de La Soirée du hockey se serait mis à l’insulter, l’accusant notamment d’être «fier» d’avoir arrêté une «personnali­té publique».

«Il m’a comparé à des joueurs de hockey, [disant] que je suis comme “un P.K. Subban”, que je n’ai pas de jugement et que je suis bête», a raconté le policier qui est ensuite allé le reconduire chez lui.

La défense conteste que les témoignage­s du policier Perron et de ceux qui ont participé à son arrestatio­n soient présentés en preuve au procès de Tremblay.

Ce dernier a en effet déposé une requête pour que la preuve soit écartée, alléguant que ses droits ont été violés lors de l’interventi­on. Il reproche qu’on lui ait refusé d’appeler un avocat et qu’il y ait eu un délai «trop long» avant qu’on lui ordonne de souffler, a indiqué M Jean Cordeau.

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Le chroniqueu­r hockey Mario Tremblay a dû se rendre en cour municipale pour répondre d’accusation de conduite avec les facultés affaiblies et refus de fournir un échantillo­n d’haleine.

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