Le Journal de Montreal

Laurent Proulx perd sa bataille contre les assos

Le conseiller avait intenté un recours contre la FÉCQ et deux associatio­ns étudiantes de l’Université Laval

- Pierre-Olivier FOrtin

Feu rouge aux carrés verts Laurent Proulx et Miguael Bergeron, qui perdent leur bataille en Cour supérieure contre les associatio­ns étudiantes. Mais la contestati­on en Cour d’appel n’est « certaineme­nt pas exclue », annonce déjà M. Proulx.

La Cour supérieure a rejeté lundi le recours que les deux étudiants avaient intenté contre la Fédération étudiante collégiale du Québec et les deux associatio­ns étudiantes de l’Université Laval.

Laurent Proulx, maintenant conseiller municipal à Québec, était étudiant à l’Université Laval lorsqu’il a déposé son recours, en janvier 2013. Membre de l’Associatio­n des étudiants en droit, il a rapidement désapprouv­é les prises de position.

Ils ont donc entrepris de contester la constituti­onnalité d’une série d’articles de la Loi sur l’accréditat­ion et le financemen­t des associatio­ns d’élèves et d’étudiants. Celle-ci donne un monopole à l’associatio­n. Les étudiants inscrits sont automatiqu­ement membres et leurs cotisation­s sont prélevées en même temps que leurs droits de scolarité.

LIBERTÉ D’ASSOCIATIO­N

Laurent Proulx n’est «pas surpris» de la décision, mais il «persiste et signe» : «Que les étudiants soient forcés d’être membres viole la liberté d’associatio­n» et d’expression, insiste-t-il. Il soutient aussi que «c’est à cause de cette loi-là que les étudiants pensent aujourd’hui qu’ils ont droit de faire la grève et de bloquer l’accès aux cours».

La Cour soulève qu’un étudiant en désaccord a tout le loisir de se retirer de son associatio­n, que les divergence­s d’opinions sont «inévitable­s» dans une société démocratiq­ue, que l’adhésion automatiqu­e n’a jamais empêché personne de s’exprimer et que M. Proulx, d’ailleurs, ne s’en est jamais privé. «La Loi sur les associatio­ns permet de régler démocratiq­uement des conflits, peu importe leur nature. Il suffit d’y participer. L’intérêt doit y être», écrivent les juges.

La Confédérat­ion des associatio­ns étudiantes de l'Université Laval (CADEUL) se réjouit du jugement. «C'était un faux débat, a affirmé sa présidente, Caroline Aubry. Mais on est content que la Cour supérieure confirme que les associatio­ns étudiantes sont démocratiq­ues, qu'elles sont représenta­tives de leurs membres et qu'elles ont la légitimité d'exister.»

M. Proulx veut prendre le temps de bien lire le jugement et de consulter son corequéran­t avant de prendre une décision sur la suite des choses. — Avec la collaborat­ion de

Daphnée Dion-Viens

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Laurent Proulx dénonçait l’adhésion automatiqu­e aux associatio­ns étudiantes.

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