Accusé d’avoir tué sa conjointe de 60 coups de couteau
Le conjoint d’une femme tuée d’une soixantaine de coups de couteau en présence d’un enfant en bas âge a subi son premier jour de procès, hier à Montréal.
«J’ai vu une femme couchée sur le ventre, dans une mare de sang», a témoigné hier une policière, à l’ouverture du procès pour meurtre prémédité de Jonathan Exi.
La patrouilleuse, qui à l’époque n’avait même pas un an d’expérience dans la police de Montréal, avoue avoir sursauté quand elle a découvert dans la cuisine d’un logement de Montréal-Nord le corps de Justine Macena Blaise, le 3 mars 2012.
«J’ai lâché un juron, mais je ne me souviens pas lequel», a-t-elle raconté.
Et elle a été d’autant plus surprise qu’un petit garçon en bas âge est ensuite sorti d’une chambre à coucher.
«Il s’est dirigé vers la cuisine, mais je ne voulais pas qu’il voie ce qu’il y avait là», a ajouté la policière.
Jonathan Exi a été arrêté sur place. Son procès devant jury a débuté hier au palais de justice de Montréal.
CHICANE
Selon la thèse de la poursuite, le meurtre de M Macena Blaise avait été prémédité. Dans sa déclaration d’ouverture, M Jacques Dagenais a d’ailleurs mentionné qu’une violente querelle serait à l’origine du drame.
C’est que la veille, vers minuit, M Macena Blaise serait allée avec son enfant passer la nuit chez un voisin de palier, qui s’avérait aussi être un ex-petit ami de la victime et le parrain du petit.
«C’est au retour, vers 7 h, que la chicane [avec Exi] s’est produite», a expliqué le procureur.
La dispute aurait été suffisamment bruyante pour que des voisins appellent la police. Mais il était trop tard et le décès de la femme a été constaté sur place.
«Une pathologiste judiciaire viendra témoigner que la victime a reçu une soixantaine de lésions au couteau», a poursuivi M Dagenais.
ARRÊTÉ
À l’arrivée des policiers, Exi était la seule autre personne dans l’appartement.
«Quand nous sommes entrés dans l’appartement, il est allé dans la chambre, a témoigné la policière. Dans la chambre, il m’a regardée, je ne voyais pas ses mains, j’ai dégainé mon arme, je lui ai demandé de me les montrer, il a collaboré.»
S’il était d’abord calme, Exi se serait agité en voyant son voisin de palier, selon le témoignage de la policière.
«C’est lui, il a couché avec elle cette nuit-là», aurait dit l’accusé.
Le procès, prévu pour une durée d’environ trois semaines, est présidé par la juge Catherine Mandeville de la Cour supérieure du Québec.
Exi est représenté par M Patrick Davis et Réginal Victorin.