Le Journal de Montreal

Les suivis de grossesse délégués aux infirmière­s

Les médecins devront déléguer les suivis de grossesse aux infirmière­s et aux sages-femmes dans le cadre de la réforme en santé, a annoncé le ministre de la Santé Gaétan Barrette.

- Héloïse Archambaul­t HArchambau­ltJDM

«Enfin! réagit Régine Laurent, présidente de la Fédération interprofe­ssionnelle de la Santé (FIQ). Une grossesse normale, ce n’est pas une maladie. Il faut sortir de la surmédical­isation.»

«Je ne peux que me réjouir», ajoute la présidente du regroupeme­nt Les sagesfemme­s du Québec, Claudia Faille.

«C’est une mauvaise utilisatio­n des ressources, que les médecins fassent les suivis de grossesse qui ne sont pas à risque», ajoute-t-elle.

Hier matin, Le Journal révélait que les médecins de famille devront suivre jusqu’à 1512 patients dans le cadre du projet de loi 20.

Or, une femme enceinte ne comptera que pour deux patients, ce qui a soulevé plusieurs questions étant donné les nombreux rendez-vous de suivis de grossesse.

Appelé à réagir hier matin, le ministre de la Santé Gaétan Barrette a expliqué que cette décision a pour but que les médecins délèguent les suivis de grossesse.

«C’est vrai que pendant une grossesse, il y a plusieurs visites. Mais il y a beaucoup de ces visites-là qui pourraient être faites par une infirmière. On veut, par cette mécaniquel­à, encourager les médecins à délaisser des activités qui peuvent être faites par un autre profession­nel», a-t-il expliqué.

Ultimement, l’objectif de cette mesure est d’encourager les médecins à déléguer.

SEULEMENT 3 %

«Le suivi de grossesse [...] est un exemple qui fait en sorte que la pondératio­n [des quotas] encourage les médecins à l’interdisci­plinarité », a ajouté le D Barrette.

Actuelleme­nt, les quelque 200 sagesfemme­s du Québec ne suivent que 3 % des accoucheme­nts. À noter que dès qu’une grossesse est à risque, la patiente est adressée à un médecin (omnipratic­ien ou obstétrici­en). Environ 80 % des grossesses sont considérée­s «normales» ou à faible risque.

Selon M Faille, cette annonce du D Barrette va dans le sens de la politique québécoise de périnatali­té, qui a pour objectif que les sagesfemme­s suivent 10 % des grossesses d’ici 2019.

TRÈS « LOGIQUE »

«C’est tout à fait logique et cohérent avec les engagement­s du gouverneme­nt, assure M Faille. On reçoit ce message-là clairement depuis quelque temps.»

Lorsqu’une femme enceinte est suivie par une sage-femme, elle choisit d’accoucher à la maison, en maison de naissance ou à l’hôpital.

Actuelleme­nt, il n’y a que 11 maisons de naissance au Québec.

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Certaines tâches, par exemple lors d’accoucheme­nts après une grossesse «normale», pourraient être confiées aux infirmière­s.
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RÉGINE LAURENT Présidente FIQ

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