« Les microbes, pas les missiles »
Bill Gates appelle la planète à réagir contre la véritable menace mondiale
VANCOUVER | (AFP) La nouvelle menace mondiale? «Les microbes, pas les missiles», selon le milliardaire philanthropique Bill Gates qui a appelé à la création d’une force médicale d’élite prête à réagir en cas d’épidémie.
«L’épidémie d’Ebola est un coup de semonce», a déclaré le cofondateur du groupe Microsoft, lors de la conférence TED de Vancouver. Cet organisme à but non lucratif organise dans le monde entier des débats d’idée de haut vol dans divers domaines.
Faisant référence à son enfance lorsque les Américains gardaient dans leurs caves des cantines contenant vivres et autres équipements de survie en cas d’attaque nucléaire, M. Gates a estimé qu’il fallait désormais se préparer à «des jeux contre les microbes et pas des jeux de guerre».
CRÉER UNE ÉLITE
Car la question n’est pas de savoir si une maladie contagieuse va sévir, mais quand. «Ces microbes vont évoluer et ils vont menacer la planète», a renchéri l’épidémiologiste Seth Berkley, responsable de l’Alliance globale pour les vaccins et l’immunisation Gavi.
La solution passerait par la création d’une force d’élite médicale ad hoc car, quel qu’en soit le prix, il serait inférieur aux centaines de milliards de dollars que coûterait en vies et à l’économie une épidémie mondiale, a estimé M. Gates.
Il plaide pour une armée de combattants contre les épidémies coordonnés, entraînés et formés, et prêts pour un déploiement rapide en coordination avec les forces militaires.
«Dans les films, il y a une équipe de beaux épidémiologistes prêts à agir; ils entrent en action et sauvent tout le monde», a-t-il ajouté. «Mais c’est Hollywood».
L’épidémie du virus Ebola, qui a fait plus de 10000 morts dans les trois pays d’Afrique de l’Ouest les plus touchés (Sierra Leone, Liberia, Guinée) sur 24350 personnes affectées depuis début 2014, a servi d’exemple concret puisqu’un hôpital de campagne avait été reconstitué à la conférence.
PRÉCAUTIONS EXTRÊMES
Les participants ont ainsi pu expérimenter par eux-mêmes les précautions extrêmes et fastidieuses nécessaires pour soigner les personnes contaminées par cette fièvre hémorragique hautement contagieuse.
Transformé en médecin de campagne, le «testeur» a enfilé des bottes surdimensionnées en caoutchouc et une combinaison jaune, avant d’être équipé de gants fermement scellés aux poignets. La tête et le visage entièrement protégés par une capuche, une paire de grosses lunettes et un masque respiratoire de protection.
Mais il a eu la chance avant de mettre tout cet attirail, de s’équiper d’un tout nouveau gilet rafraîchissant doté de paquets de glace mis au point par la Fondation Gates.
Sans doute un futur succès auprès des soignants pendant l’été accablant du Sierra Leone.