Couper pour perdre
Zoé Baril
En mettant la loi 10 en vigueur, le gouvernement Couillard met en branle une importante réforme du réseau de la santé qui ne sera certainement pas aussi avantageuse qu’on nous le laisse entendre.
Il est tout d’abord possible de critiquer l’énorme centralisation du réseau. De nombreux établissements de santé sont maintenant regroupés dans seulement 13 CISSS et 9 CIUSSS. Cela entraîne de nombreuses conséquences, dont la perte de pouvoir des régions, qui sont maintenant éloignées des grands centres. Cette centralisation donne alors tous les pouvoirs au ministre de la Santé Gaétan Barrette.
De plus, de nombreuses pertes d’emploi sont associées à la mise en vigueur de la loi 10. Les nombres de départs dans le réseau ne sont pas encore confirmés, mais on s’attend à un nombre significatif. Ces pertes ne seront certainement pas sans conséquence. Beaucoup de travailleurs, qui perdront leur emploi, jouaient un rôle important dans le réseau et leur départ aura certainement un impact négatif sur les services offerts aux citoyens.
Finalement, le ministre de la Santé affirme que la mise en vigueur du projet de loi 10 permettra d’économiser 220 millions par année. Plusieurs doutent de la véracité de cette affirmation, mais, surtout, se demandent à quel point nous sommes prêts à sacrifier le bienêtre de la communauté afin d’économiser. Les travailleurs sont stressés et inquiets de perdre leur emploi et on limite les services offerts aux citoyens. Cette réforme, affectant le bonheur et le bienêtre des citoyens, commence bien mal.