Mort atroce au Foyer
Dame de 90 ans
Coincée entre son lit et un mur, une femme de 90 ans est décédée de façon atroce après avoir été gravement brûlée par le calorifère électrique dans sa chambre d’une résidence pour aînés.
«J’y pense tout le temps et je me dis qu’elle a dû tellement agoniser. C’est horrible, confie Lawrence Mendelsohn, le fils de la défunte. Personne ne mérite un tel sort, peu importe l’âge.»
Pearl Malamud Mendelsohn est décédée après avoir chuté de son lit, à la résidence Lev-Tov, à Montréal, le 23 janvier dernier. La dame s’est retrouvée piégée entre le lit et le mur, appuyée contre le calorifère électrique de sa chambre. Le thermostat était réglé à 26 C.
« HORRIBLE À VOIR »
Selon le rapport du coroner Paul G. Dionne, dont Le Journal a obtenu une copie, la femme a subi des blessures aux deuxième et troisième degrés sur 10% de son corps du côté gauche, surtout au niveau du thorax.
«C’était horrible à voir», se rappelle son fils, qui n’a pas pu dire adieu à sa mère.
Vers 5h, le matin de l’accident, une préposée avait replacé M me Mendelsohn sur le côté, face au mur. Le but était d’éviter que la dame, qui chutait facilement, ne tombe au sol.
Or, lors d’une visite de routine vers 7 h 15, elle a été retrouvée coincée contre le calorifère. Aucun cri ou appel à l’aide n’avait été entendu. Selon son fils, la distance entre le mur et le lit n’était que d’une dizaine de centimètres.
CINQ POUR LA SORTIR DE LÀ
«Elle était tellement coincée qu’ils étaient cinq pour la sortir, déplore-t-il. Elle était très maigre, elle avait été malade.»
Rapidement, la dame a été admise à l’Unité des grands brûlés du centre hospitalier de l’Université de Montréal. «Elle était consciente tout ce temps-là, souligne difficilement son fils. À l’hôpital, elle leur a dit qu’elle avait mal.»
Ses blessures étant trop importantes, la patiente est morte dans l’après-midi.
Plus de deux mois plus tard, M. Mendelsohn ne comprend toujours pas pourquoi la direction de la résidence avait décidé de changer le lit de place dans la chambre, la veille de sa mort.
«C’était clair que si elle tombait là, elle ne pourrait pas se relever seule. Il n’y avait aucune logique, c’était une question de temps avant qu’elle tombe! On ne m’a jamais expliqué», assure celui qui a rencontré la direction après le décès.
Selon le coroner, le mobilier avait été déplacé pour «faciliter les mouvements de personnel à la mobilisation de la madame».
Par ailleurs, il a noté que lorsque la dame était couchée, elle ne pouvait pas atteindre la corde de la sonnette d’urgence, puisque le lit était trop bas. La direction de la résidence n’a pas rappelé Le Journal .