Le Journal de Montreal

Casse, vandalisme et arrestatio­ns à l’UQAM

Tard hier, des manifestan­ts ont été délogés après avoir commis des actes de vandalisme

- DOMINIQUE SCALI ET CAMILLELAU­RIN-DESJARDINS Le Journal de Montréal – Avec la collaborat­ion de Caroline Pailliez

Les policiers ont délogé des manifestan­ts des locaux de l'UQAM où ils s'étaient barricadés hier soir avec des bureaux et des chaises.

Les forces policières ont donné l'assaut peu après minuit. Elles sont entrées dans l’université sans que des altercatio­ns ne surviennen­t avec les manifestan­ts. La plupart avaient d’ailleurs déjà quitté par l’arrière peu avant.

Des gaz lacrymogèn­es ont été lancés dans la rue pour disperser les manifestan­ts qui s’y sont retrouvés.

Quelques heures plus tôt, des bureaux et des chaises avaient été empilés dans les escaliers roulants et devant les portes du pavillon J.-A. De Sève par plus d’une centaine de protestata­ires qui étaient alors présents.

Du savon à vaisselle y aurait même été lancé. Les ascenseurs avaient été bloqués par des divans. La musique jouait à fond et des lumières stroboscop­iques illuminaie­nt la scène.

Des actes de vandalisme ont également été commis par ces étudiants barricadés. Des graffitis ont été peints sur les murs et des objets ont été arrachés à coups de marteau.

Au moment de mettre sous presse, il était impossible de savoir si des manifestan­ts avaient ou non été arrêtés à l’issu de l’occupation. L’interventi­on était toujours en cours.

Les manifestan­ts qui ont ainsi occupé l’université montréalai­se protestaie­nt entre autres contre les arrestatio­ns de 22 des leurs plus tôt.

C’est que la journée d’hier avait déjà été particuliè­rement mouvementé­e à l’UQAM qui a décidé de faire respecter l’injonction ordonnée il y a une semaine par la Cour supérieure. Celle-ci empêche quiconque de perturber les activités sur le campus.

UN PREMIER DÉBORDEMEN­T

Pour protester contre cette mesure, plus d’une centaine d’étudiants avaient marché dans l’université en après-midi.

Contrairem­ent aux jours précédents, où ils suivaient passivemen­t les manifestan­ts, les gardiens de sécurité les ont empêchés d’entrer dans les salles de classe cette fois-ci.

Selon nos informatio­ns, ils avaient l’autorisati­on d’intervenir physiqueme­nt.

Puis la police a été appelée en renfort lorsque la situation a dégénéré en bousculade­s et altercatio­ns.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a procédé à 22 arrestatio­ns, au soussol du pavillon J.-A. De Sève. Les policiers n’ont pas hésité à utiliser leur bâton télescopiq­ue pour rétablir l’ordre et ont isolé les étudiants – qui étaient maintenant plusieurs centaines – à l’aide de barrières improvisée­s.

L’escouade antiémeute est ensuite arrivée, et des professeur­s choqués par la présence policière dans l’université se sont installés entre les policiers et les étudiants.

Le syndicat des professeur­s a fait venir le vice-recteur, Marc Turgeon, pour qu’il tente de calmer le jeu. Il s’est fait huer par les manifestan­ts qui réclament entre autres l’arrêt des procédures d’expulsion contre neuf de leurs collègues.

Ces derniers avaient été convoqués le mois dernier pour des actions de mobilisati­on remontant à plusieurs mois. Le tout a provoqué la colère dans la communauté étudiante qui y a vu une tentative de musellemen­t. «Libérez nos camarades», ont entonné à plusieurs reprises les étudiants.

APPEL AU CALME

Les 22 personnes arrêtées hier étaient encore détenues au moment de mettre sous presse, mais devaient être relâchées sous peu.

Parmi elles, 17 ont été accusées d’attroupeme­nt illégal et méfait, quatre autres étaient accusées d’attroupeme­nt masqué et méfait.

Le recteur de l’UQAM a condamné les actes de violence qui ont eu lieu hier et appelle à un retour au calme sur le campus.

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 ??  ?? 1. Des manifestan­ts se sont fabriqués des barricades à l’aide de chaises et de bureaux pour bloquer les accès, hier soir. 2. L’occupation de l’UQAM prenait des allures de fête avec de la musique et des lumières stroboscop­iques. 3. Différents actes de vandalisme ont été commis peu avant minuit dans des locaux de l’UQAM avant que l’assaut soit donné aux policiers. 4. Les policiers ont donné l’assaut vers les locaux occupés de l’UQAM une quinzaine de minutes après minuit. 5. Des militants ont peinturé en jaune et en orange plusieurs caméras de surveillan­ce dans l’université.
1. Des manifestan­ts se sont fabriqués des barricades à l’aide de chaises et de bureaux pour bloquer les accès, hier soir. 2. L’occupation de l’UQAM prenait des allures de fête avec de la musique et des lumières stroboscop­iques. 3. Différents actes de vandalisme ont été commis peu avant minuit dans des locaux de l’UQAM avant que l’assaut soit donné aux policiers. 4. Les policiers ont donné l’assaut vers les locaux occupés de l’UQAM une quinzaine de minutes après minuit. 5. Des militants ont peinturé en jaune et en orange plusieurs caméras de surveillan­ce dans l’université.

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