Casse, vandalisme et arrestations à l’UQAM
Tard hier, des manifestants ont été délogés après avoir commis des actes de vandalisme
Les policiers ont délogé des manifestants des locaux de l'UQAM où ils s'étaient barricadés hier soir avec des bureaux et des chaises.
Les forces policières ont donné l'assaut peu après minuit. Elles sont entrées dans l’université sans que des altercations ne surviennent avec les manifestants. La plupart avaient d’ailleurs déjà quitté par l’arrière peu avant.
Des gaz lacrymogènes ont été lancés dans la rue pour disperser les manifestants qui s’y sont retrouvés.
Quelques heures plus tôt, des bureaux et des chaises avaient été empilés dans les escaliers roulants et devant les portes du pavillon J.-A. De Sève par plus d’une centaine de protestataires qui étaient alors présents.
Du savon à vaisselle y aurait même été lancé. Les ascenseurs avaient été bloqués par des divans. La musique jouait à fond et des lumières stroboscopiques illuminaient la scène.
Des actes de vandalisme ont également été commis par ces étudiants barricadés. Des graffitis ont été peints sur les murs et des objets ont été arrachés à coups de marteau.
Au moment de mettre sous presse, il était impossible de savoir si des manifestants avaient ou non été arrêtés à l’issu de l’occupation. L’intervention était toujours en cours.
Les manifestants qui ont ainsi occupé l’université montréalaise protestaient entre autres contre les arrestations de 22 des leurs plus tôt.
C’est que la journée d’hier avait déjà été particulièrement mouvementée à l’UQAM qui a décidé de faire respecter l’injonction ordonnée il y a une semaine par la Cour supérieure. Celle-ci empêche quiconque de perturber les activités sur le campus.
UN PREMIER DÉBORDEMENT
Pour protester contre cette mesure, plus d’une centaine d’étudiants avaient marché dans l’université en après-midi.
Contrairement aux jours précédents, où ils suivaient passivement les manifestants, les gardiens de sécurité les ont empêchés d’entrer dans les salles de classe cette fois-ci.
Selon nos informations, ils avaient l’autorisation d’intervenir physiquement.
Puis la police a été appelée en renfort lorsque la situation a dégénéré en bousculades et altercations.
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a procédé à 22 arrestations, au soussol du pavillon J.-A. De Sève. Les policiers n’ont pas hésité à utiliser leur bâton télescopique pour rétablir l’ordre et ont isolé les étudiants – qui étaient maintenant plusieurs centaines – à l’aide de barrières improvisées.
L’escouade antiémeute est ensuite arrivée, et des professeurs choqués par la présence policière dans l’université se sont installés entre les policiers et les étudiants.
Le syndicat des professeurs a fait venir le vice-recteur, Marc Turgeon, pour qu’il tente de calmer le jeu. Il s’est fait huer par les manifestants qui réclament entre autres l’arrêt des procédures d’expulsion contre neuf de leurs collègues.
Ces derniers avaient été convoqués le mois dernier pour des actions de mobilisation remontant à plusieurs mois. Le tout a provoqué la colère dans la communauté étudiante qui y a vu une tentative de musellement. «Libérez nos camarades», ont entonné à plusieurs reprises les étudiants.
APPEL AU CALME
Les 22 personnes arrêtées hier étaient encore détenues au moment de mettre sous presse, mais devaient être relâchées sous peu.
Parmi elles, 17 ont été accusées d’attroupement illégal et méfait, quatre autres étaient accusées d’attroupement masqué et méfait.
Le recteur de l’UQAM a condamné les actes de violence qui ont eu lieu hier et appelle à un retour au calme sur le campus.