Pas avantageux de privatiser la SAQ, selon une étude
AGENCE QMI | Une privatisation partielle ou totale de la Société des alcools du Québec ne serait pas bénéfique pour l’État québécois ou pour les consommateurs, selon une étude publiée hier par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS).
L’organisation a étudié le bilan des deux scénarios sur une période de 20 ans et il est négatif.
Dans le cas d’une privatisation totale, l’État se priverait à jamais d’un dividende annuel qui a atteint le cap du milliard de dollars l’an dernier.
«Ce milliard représente (…) une somme d’argent considérable, ce qui explique certainement pourquoi plusieurs acteurs majeurs dans le commerce de détail appuient une éventuelle privatisation», a affirmé le chercheur Philippe Hurteau, l’un des auteurs de l’étude.
Une telle somme correspond aussi à l’ensemble des impôts payés par les neuf plus gros employeurs privés au Québec.
L’IRIS avance que pour compenser les dividendes perdus, l’État devrait soit accroître la charge fiscale des particuliers ou des entreprises, soit augmenter les taxes, ce que l’IRIS qualifie «d’effet pervers».
Privatisation Partielle
L’institut a aussi étudié un scénario de privatisation partielle, soit une privatisation de 10 % de la société d’État, telle que proposée dans le rapport Godbout-Montmarquette. Le montant recueilli serait appliqué à la réduction de la dette publique.
La vente d’une telle participation pourrait rapporter entre 1,2 et 3 G$, l’État québécois se priverait aussi de 10 % des dividendes de la SAQ, une somme annuelle variant de 104,2 à 215,2 millions de dollars, selon des projections sur 20 ans.