Le Plan Nord PLUS modeste
Oubliez l’engagement libéral d’un Plan Nord PLUS. Ceux qui ont cru que Philippe Couillard présenterait une version bonifiée du Plan Nord réaliseront qu’il s’agissait de poudre aux yeux électorale. Ce qui a été présenté hier est plus modeste que l’ambition de Jean Charest de générer des investissements de 80 milliards et la création de 20 000 emplois sur 25 ans. Les chiffres sont coupés de moitié.
Ce n’est pas la faute du gouvernement: le prix de plusieurs métaux a chuté dramatiquement. La version Charest était dopée par des prix record pour les matières premières. Le Plan Nord PLUS? Ses défenseurs le diront peut-être plus réaliste, plus complet en ce qu’il englobe davantage d’aspects.
Mais il est surtout plus modeste. Cela nous rappelle que le gouvernement a beau faire des présentations son et lumière magnifiques sur des écrans immenses pour montrer qu’il a un PLAN, il ne contrôle pas tous les paramètres. Cela étant dit, le Plan Nord déposé hier demeure une bonne chose.
CE QUE LE PLAN NORD EST
Le Plan Nord constitue certainement une vision de mise en valeur de notre territoire. Le Québec est privilégié de jouir d’un territoire immense et riche en ressources. Tant le potentiel touristique que l’exploitation des ressources peuvent bénéficier grandement de la présence d’infrastructures de transport et de l’approvisionnement en énergie. En devenant partenaire de certains projets, le Québec s’assure de participer aux bénéfices des initiatives qu’il aide.
Le Plan Nord est une stratégie gagnante de positionnement du Québec en vue du prochain cycle dans le secteur minier. Nous nous sommes peutêtre trop excités lorsque le prix des métaux a atteint des sommets. Aujourd’hui, il faudrait éviter de trop noircir cette période de prix bas. Le prix des ressources est cyclique, étendons nos voiles pour être prêts lorsque le vent favorable soufflera.
Le Plan Nord donne aux investisseurs potentiels le bon signal. Le court passage du PQ au pouvoir, et en particulier de Martine Ouellet aux ressources naturelles, a été néfaste. Du potentiel minier, il y en a partout dans le monde. Lorsque le Québec menace constamment de jouer dans les règles du jeu, l’investissement au Québec gèle. Tout en assurant le respect de l’environnement et notre droit à des redevances, le gouvernement envoie un message accueillant à ceux qui voudraient investir des dizaines de millions au Québec.
CE QUE LE PLAN NORD N’EST PAS
Le Plan Nord ne constitue pas une réponse à court terme aux mauvaises performances du Québec en matière d’emploi en 2013 et 2014. L’effet est à trop long terme et le nombre d’emplois insuffisants.
Le Plan Nord ne peut pas tenir lieu de politique économique pour l’ensemble du gouvernement. Lorsqu’interrogé sur sa stratégie économique, le premier ministre nous répondait en s’appuyant largement sur le Plan Nord. Dans sa nouvelle version dégonflée, le Plan Nord est valable, mais ne remplace pas une solide politique industrielle, une stratégie sur l’entrepreneuriat et un plan socialement accepté sur les hydrocarbures.
Le Plan Nord est une stratégie gagnante de positionnement du Québec en vue du prochain cycle dans le secteur minier.