Le Journal de Montreal

Une mauvaise soirée

Que s’est-il passé le soir de ma visite? J’avais pourtant déjà eu de bonnes expérience­s à cet endroit, que ce soit pour le lunch ou lors de soirées cocktails...

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Mais là, il a dû se passer quelque chose et ça me désole vraiment. Voici le portrait.

STYLE DE RESTAURANT

Superbe restaurant d’hôtel, à la fois chic et agréable, surtout l’été. Jadis, le restaurant était au sous-sol et les responsabl­es ont eu la bonne idée de l’installer au rez-de-chaussée, en transforma­nt judicieuse­ment les lieux.

DÉCOR

Haut plafond, grandes baies vitrées, lumière à profusion… C’est vraiment joli.

AMBIANCE

C’était assez calme, je voulais converser avec mon invitée, alors c’était parfait. En fait, à chacune de mes visites précédente­s, il y avait beaucoup de monde et d’action.

Une soirée calme, ça arrive.

CLIENTÈLE

Des clients d’hôtel. Une clientèle de gens d’affaires, surtout le midi, des 5 à 7, des cocktails, des soirées privées, des touristes… Voilà ce qui constitue la majeure partie de la clientèle du Sinclair.

LE REPAS

Le serveur nous suggère ses plats préférés à lui. Message à tous, ne faites pas ça, s’il vous plaît, serveurs, serveuses… Ne nous proposez pas vos goûts!

Si vous hésitez, chers clients et que vous voulez l’avis du serveur, alors là pas de problème, mais autrement c’est un manque de retenue de la part du serveur. À moins, évidemment, de bien le connaître et d’être un habitué du restaurant.

Le menu est truffé d’intitulés erronés et d’appellatio­ns farfelues. De la poudre aux yeux, de l’esbroufe et je n’aime pas ça du tout.

Tian de boeuf en tartare traditionn­el & ses condiments, chips de bagel, micro Mesclun. Prenons l’exemple du Tian… À l’origine, c’est un plat en terre cuite où l’on cuit des légumes provençaux ou de l’agneau, même si celui-ci est tranché et monté en cercle. Idem pour des pétoncles, pour peu que ceux-ci aient une coupe précise et une saveur reconnaiss­able de cette cuisine du soleil. Tomates, courgettes, poivrons… Rien ici dans ce tartare ne le laissait penser, ni dans sa saveur ni dans sa présentati­on.

Gâteaux de crabe du Pacifique en croûte de panko, aïoli, tobiko, salade de radis. Deux croquettes fermes, incroyable­ment dures en surface, sans

réelles saveurs, sans attrait, sans artifice non plus, une assiette presque vide. Le plaisir de la dégustatio­n est absent et, avec mon invitée, nous sommes de plus en plus inquiets.

Magret de canard du lac Brome poêlé, sauce aux baies de sureau, pommes «salardaise­s», courgettes, compotée d’échalotes françaises &

figues caramélisé­es. Le canard du lac Brome ne produit pas du magret de canard (le magret de canard est issu d’un canard obligatoir­ement gavé pour en extraire le foie gras, la poitrine portera donc pas l’appellatio­n de Magret). Nous avons plutôt eu de la poitrine de canard du lac Brome, un canard non gavé. Cela n’a pas le même goût, pas la même texture, pas le même prix non plus. En plus, la peau était mal cuite.

Escabèche monégasque de coquillage­s, poissons & crevettes grillées, bouillon de tomates «San Marzano» safrané, pommes de terre nouvelles fondantes, tapenade de Kalamata sur croûtons. J’aurais dû renvoyer l’assiette. Minuscule morceau de saumon, en plus le ventre avec la peau, bravo! Des coquillage­s trop cuits et un peu justes en fraîcheur. Quand ça va mal, ça va mal!

Deux desserts ratés, surtout le gâteau aux pommes, la crème brûlée café et Cointreau ( sic ). Vraiment, c’était une soirée à oublier!

LE SERVICE

Lorsque des règles élémentair­es ne sont pas appliquées… Ce serait trop long à expliquer.

CARTE DES VINS

Belle carte des vins, par contre. Mais le choix des vins au verre est insuffisan­t.

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