le « nez » de l’emploi
OE nologue chez la maison Moët & Chandon
Faisant partie d’une lignée de femmes vigneronnes talentueuses, Elise Losfelt a choisi d’emprunter un chemin différent de celui de sa mère et sa grandmère, en 2012, en se dissociant de la propriété appartenant à sa famille depuis six générations, le Château de l’Engarran. En septembre de cette même année, son diplôme d’oenologue sous le bras, la jeune femme de 29 ans a ainsi quitté Montpellier pour joindre les rangs de la luxueuse maison de champagne Moët & Chandon.
«C’est extraordinaire de travailler dans un endroit qui fait des vins pour les fêtes et les célébrations! J’ai de la chance de produire les bulles qui font sourire le plus de gens dans le monde entier», s’exclame d’entrée de jeu celle qui a participé activement à l’assemblage de différents champagnes depuis son arrivée au sein de l’équipe de 10 oenologues de la maison Moët & Chandon.
«Le Moët Impérial Rosé m’a pris trois ans à faire, mais trois ans de travail pour quelques minutes de plaisir intense pour ceux qui le boivent, ça vaut le coup», explique-t-elle, avant d’avouer retirer une grande fierté à faire d’un simple raisin une superbe bouteille de champagne.
De passage au Québec dans le but de présenter quatre nouveaux cépages rosés (Moët Impérial Rosé, Moët Grand Vintage rosé 2006, Collection Moët Grand Vintage Rosé 1985, Collection Moët Grand Vintage Rosé 1999), la jeune femme s’est dite agréablement surprise de la connaissance des Québécois pour le champagne.
«Ici, je n’ai même pas besoin d’expliquer aux gens que les accords mets et champagnes sont splendides et qu’ils doivent choisir des plats salés et non sucrés, parce qu’en fait, ils me le disent avant même que j’en parle. Ça ne m’était jamais arrivé dans aucun autre pays avant», précise M me Losfelt, qui garde entre autres un très beau souvenir de sa rencontre avec le sommelier Philippe Lapeyrie.
SOuvENIrS D’ENFANCE
Malgré le fait qu’elle n’ait pas encore 30 ans et qu’elle soit une femme dans ce milieu encore dominé par les hommes, Elise Losfelt en impose. Elle possède deux maîtrises, une en ingénierie et l’autre en viticulture et oenologie, ainsi qu’un diplôme national d’oenologie.
Elle remercie d’ailleurs sa mère de lui avoir permis de développer son nez dès son plus jeune âge, ce qui lui a permis de se rendre où elle est aujourd’hui.
«Depuis que je suis toute petite, mes parents ont mis en place un concours entre mon frère, ma soeur et moi, soit de trouver tous les arômes qu’il y a dans les plats cuisinés par ma mère. Elle m’a donc facilité la tâche en faisant toutes ces recettes remplies d’épices un peu bizarres, parce que s’entraîner sur les arômes de la nourriture, c’est aussi travailler son nez et que la capacité de dégustation, ce n’est qu’avec la pratique que ça s’acquiert», conclut Elise.