Les profs obligés de se perfectionner
Le succès de la réforme ontarienne s’explique aussi par le fait que les enseignants ont été mis dans le coup dès le départ. La réduction du nombre d’élèves par classe et les augmentations de salaire qui leur ont été accordées ont aussi pesé dans la balance.
Michael Fullan, expert de renommée internationale qui a conseillé le gouvernement ontarien lors du lancement de cette réforme, insiste sur l’importance de travailler avec les profs pour réduire le décrochage.
«On a fait la réforme en partenariat avec les enseignants, avec beaucoup de consultation et sans avoir une approche punitive comme on le voit souvent aux États-Unis», indique-t-il, en entrevue au Journal. Cette approche de collaboration – et non de confrontation – explique que la réforme ait donné les résultats attendus, conclut aussi l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans un récent rapport sur le modèle ontarien.
PAYÉS 25 % DE PLUS
M. Fullan reconnaît par ailleurs que quelques décisions, comme la réduction du nombre d’élèves par classe au début du primaire, ont été prises pour des raisons politiques en 2006. «On sait que la réduction du nombre d’élèves par classe ne signifie pas nécessairement une augmentation des résultats des élèves. C’est un fait démontré par la recherche. Mais il y avait de bonnes raisons politiques de le faire à l’époque», explique-t-il, tout en rappelant que l’accent a surtout été mis sur la formation des enseignants.
Dans le cadre de précédentes négociations, des augmentations de salaire ont aussi été consenties, si bien que les enseignants gagnent aujourd’hui environ 25% de plus qu’en 2003. Mais le vent a tourné depuis. En 2013, le gouvernement a imposé un gel de salaire aux enseignants et demande la même chose lors de la présente ronde de négociations.
Les syndicats d’enseignants contactés par Le Journal ont d’ailleurs refusé de commenter ce dossier en raison des négociations en cours.