Il asphaltera gratuitement un bout de la route 158
Pour montrer au gouvernement qu’il peut épargner des millions de dollars
JOLIETTE | Une entreprise de Lanaudière s’engage à surfacer gratuitement un kilomètre de la route 158 ou de la route 343 pour démontrer au ministère des Transports que son procédé lui ferait économiser des millions de dollars par année.
Selon le président des Entreprises Bourget, Luc Delangis, si Québec acceptait de payer 15 000 $ de plus du kilomètre pour installer son produit sur les routes du Québec, cela lui permettrait de doubler la durée de vie des routes.
«Les contribuables économiseraient des millions de dollars», soutient M. Delangis.
La technique d’entretien consiste à apposer une couche de revêtement à base d’émulsion de bitume et une couche de granulats concassés sur une route déjà asphaltée.
Cette surface de roulement supplémentaire de 5 à 10 millimètres d’épaisseur agit un peu comme un scellant qu’on applique sur un plancher de bois et protège l’asphalte. Elle en retarde l’oxydation, ce qui la rend plus résistante aux chocs, aux abrasifs en hiver et aux variations de température.
«C’est une forme d’entretien préventif qui peut aussi servir à réparer une route abîmée. Des municipalités comme Mont-Tremblant utilisent notre procédé, mais pas le ministère des Transports (MTQ)», dit Luc Delangis, de Joliette.
TROP D’INCONVÉNIENTS
Le MTQ avait l’habitude d’appliquer une couche de protection superficielle semblable sur ses routes depuis les années 1950. Après des études réalisées en 2006, Québec a trouvé trop d’inconvénients au procédé pour continuer de l’utiliser.
«Ce procédé est recommandé uniquement sur des routes où circulent moins de 1000 véhicules par jour et avec un faible trafic de véhicules lourds. Il est vulnérable sur les routes achalandées et, en hiver, il s’abîme rapidement avec les véhicules de déneigement», précise le porte-parole du MTQ Benoît Lachance.
ADOPTÉ AILLEURS
En 2012-2013, l’Ontario a investi 50 M$ dans ce type de revêtement. Le Nouveau-Brunswick emboîte le pas et dépensera 57 M$ en 2015 pour l’application de ce procédé de protection sur 501,4 km de routes. Aux dires de M. Delangis, pour chaque dollar investi dans cet entretien préventif de la chaussée, les provinces épargnent 5 $. «C’est indéniable que le rapport qualité/prix en donne plus. C’est de la grosse économie de fonds publics que le MTQ ferait à long terme», ajoute M. Delangis.