Le Journal de Montreal

témoignage­s de mamans

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Elles réussissen­t à coordonner le boulot, les courses et les tâches ménagères, s’occupent de leurs bambins, les aident à faire leurs devoirs… Mais les jeunes femmes sondées par Le Journal confient qu’elles ressentent beaucoup de pression sociale par rapport à leur statut de maman.

«J’aime travailler et me réaliser. Mais jamais au détriment de mes enfants, du temps passé avec ma famille. Je ne me verrais pas faire plus d’heures», affirme Mélanie Boisvert. La maman de deux enfants travaille en coordinati­on d’événements et a la chance d’avoir un horaire stable, en semaine, de 8 h 30 à 16 h 30. «Je ne me verrais pas arriver chez moi à 18 h 30 et devoir commencer à faire le souper… Qu’estce qu’il te reste comme qualité de vie avec tes enfants?» se demande-t-elle. Mélanie, 39 ans, a la garde de ses enfants et s’apprête à emménager avec son conjoint qui a déjà une adolescent­e de 14 ans.

«C’est sûr que je suis à la course. Le soir, quand je reviens, le bain, les devoirs, les inscriptio­ns à des activités, les interventi­ons parentales quand c’est nécessaire… Ça fait beaucoup de choses à gérer. Mais je crois avoir trouvé un bon équilibre.»

Pourtant, Mélanie avoue avoir souvent «le syndrome de la montagne» et être stressée devant tout ce qu’elle a à faire.

«Le stress, pour les mères, maintenant, est à un autre niveau. C’est la performanc­e, la rapidité, la consommati­on. On dirait qu’on n’en fait jamais assez. Et on s’impose toutes une image de la mère parfaite.»

C’est aussi de cette pression que tente de se défaire Emilie Sarah Caravecchi­a, jeune mère de deux petits garçons et professeur­e de littératur­e au cégep. Ses horaires de cours peuvent faire en sorte qu’elle finisse tard, selon les sessions.

«C’est sûr que je veux leur donner le meilleur. Des fois, je ressens de la culpabilit­é, quand je manque de temps avec eux.»

Mais la maman de 33 ans a besoin de travailler, et d’être stimulée intellectu­ellement. Et elle l’avoue: elle est heureuse dans les deux sphères de sa vie et pense aussi avoir trouvé un bon équilibre. Il faut dire que les deux papas de ses bambins sont très présents, tient-elle à préciser.

Mathilde Lavigne, 33 ans, est comédienne, donc travailleu­se autonome. La maman de deux jeunes enfants travaille aussi à temps partiel dans un bar, donne des cours de tutorat en français à des élèves du cégep et vend des bijoux.

«Je me sens chanceuse, parce que je peux être davantage avec mes enfants quand j’ai moins de contrats, comme je n’ai pas d’emploi régulier de 9 à 5», explique-telle.

Mais dans ces moments, elle a aussi l’impression d’être parfois «maman à la maison», ce qui n’est pas très valorisé dans la société, ajoute-t-elle.

«On se définit tellement par le métier qu’on fait, aujourd’hui. Et pas pour le souper que tu prépares ! La pression, pour moi, est d’être socialemen­t considérée en gagnant ma vie, tout en ayant des enfants.»

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«On dirait qu’on n’en fait jamais assez. On s’impose toutes l’image de la mère parfaite», dit Mélanie Boisvert, entourée d’Émile, 9 ans, et de Maëlle, 6 ans. La maman croit malgré tout avoir trouvé le bon équilibre entre son emploi et le temps passé...

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