HISTOIRE SOMBRE et vestiges millénaires
La talentueuse écrivaine Aline Apostolska, auteure de plus de 35 ouvrages, s’intéresse pour la première fois au thriller dans le premier tome d’une série prometteuse alliant son goût pour les voyages, les civilisations anciennes, les mythes, les sociétés
Joséphine Watson-Finn, sa nouvelle héroïne, est archéologue et professeure à l’Université McGill. Elle s’imagine passer des vacances en douceur avec son amoureux sur la côte de la Croatie, avant d’entreprendre une mission pour l’UNESCO.
Lorsqu’elle visite l’île natale de l’explorateur Marco Polo, une jeune femme se confie à elle... et le voyage de rêve se transforme vite en cauchemar. Un groupe occulte mène des activités clandestines dans le secteur, entraînant de jeunes femmes, qui sont violées et séquestrées lors de cérémonies rituelles. Qu’arrive-t-il aux nouveau-nés issus de ces tragiques événements? Joséphine mène l’enquête, au péril de sa vie.
UNE PREMIÈRE
«C’est mon 36e livre et mon premier thriller», déclare Aline en entrevue. «C’est une idée de mon éditeur, Erwan Leseul. Il considérait que j’étais assez mûre pour traiter dans un genre différent. On retrouve très exactement tout ce qui fait mes thèmes et ma vision du monde. Il y a une héroïne très forte. On y parle de l’altérité. Il y a l’histoire, les voyages et toute la dimension historique, mythologique que je connais par coeur.»
C’est aussi une allégorie du monde actuel, ajoute-t-elle, précisant qu’il est question de l’exploitation et du besoin de croire de l’être humain. «Certains essaient d’éclairer les consciences, comme le fait mon héroïne, alors que d’autres l’exploitent à des fins commerçantes. C’est malheureusement beaucoup l’histoire du monde actuel, en particulier du côté des religions et des croyances.»
CONCENTRÉ
L’île noire de Marco Polo est une sorte de concentré, traité en thriller. «C’est une façon de ménager des surprises et d’aller au bout d’un processus de réflexion. C’est le début d’une série de 10 livres: c’est une vision qui va se développer d’un livre à l’autre.»
Le thriller lui va comme un gant. «C’est une révélation et j’ai eu beaucoup de plaisir à le faire. Je lis assez peu de thrillers et je n’aime que les thrillers historiques. Joséphine, c’est un mix entre Adèle BlancSec et Indiana Jones. C’est une femme complète, dans la cinquantaine, qui a un chum un peu plus jeune qu’elle. C’est une vraie histoire d’amour, une vraie histoire de désir et, en même temps, c’est clair-obscur... elle lui cache des choses. Il y a aussi toute la dimension psychologique des personnages que je développe toujours dans mes romans.»
Joséphine lui ressemble beaucoup, confie-t-elle, à la fois dans ses intérêts et sa façon d’être, mais aussi parce qu’elle est également au début de la cinquantaine. «Je voulais une vraie femme avec un vrai vécu, une vraie réflexion, des douleurs, des gouffres, des inquiétudes, des réflexions. C’est une prof d’université, archéologue, qui a une vision du monde et veut transmettre son savoir.»
FAITS VÉRIDIQUES
Toute l’histoire de Marco Polo est vraie, de même que les références géographiques et historiques. Aline a même séjourné dans la même pension que Joséphine. «Tous les éléments historiques sont complètement justes. La seule chose inventée par moi, c’est l’exploitation. La réalité historique est exacte et le sera toujours au cours des épisodes suivants.» >> La Parisienne Aline Apostolska a publié quelque 35 ouvrages, dont la biographie Jacques Languirand: le cinquième chemin. >> Elle a remporté le Prix du gouverneur général dans la catégorie Littérature jeunesse-texte pour Un été d’amour et de cendres. >> L’action du prochain tome se déroulera en Mongolie.