D’un bout à l’autre du rail
L’écrivain torontois Kenneth Oppel, auteur d’une quantité de best-sellers, dont la série Silverwing, propose cette année une formidable aventure pour lecteurs adolescents se déroulant à bord d’un train, d’un bout à l’autre du Canada: Le Prodigieux.
Will Everett, jeune héros de cette histoire, s’embarque sur un train immense qui traversera le pays. Pendant le voyage d’inauguration, il est témoin d’un meurtre et, ayant en sa possession la clé d’un wagon rempli à craquer de trésors, il doit se cacher à bord pour échapper à ses poursuivants. Il trouve refuge dans une troupe de cirque ambulant où il va côtoyer une créature légendaire, le sasquatch.
Kenneth Oppel a réussi un coup de maître en réunissant dans le même roman des aventures incroyables, des éléments d’histoire, sur fond de voyage. Qui plus est, il s’est penché sur l’histoire ferroviaire du Canada, un sujet fort original et peu exploité en littérature.
«J’ai toujours aimé les trains et les voyages en train. C’est un mode de transport qui est très civilisé, plus sain, calmant même. Je me sens très créatif quand je voyage en train. Peut-être que c’est dû au paysage qui se déroule devant mes yeux ou au bercement du train? C’est aussi un mode en soi: quand on est dans un train, on a un fauteuil confortable, un repas. On peut lire, dormir, écouter de la musique. On a vraiment l’impression de faire une expérience de voyage», confie-t-il en entrevue téléphonique.
UNE HISTOIRE À DÉCOUVRIR
Il s’est aussi intéressé à l’histoire ferroviaire. «C’est une partie importante de l’histoire canadienne et de la manière dont la nation s’est formée, dont le pays a été réuni. Il y a tellement d’aspects à explorer et j’ai lu sur la création du CPR, sur la pose difficile de rails dans certaines régions marécageuses, où tout s’enfonçait.»
«Cette image de la pose du dernier crampon de la voie ferrée dans les montagnes a été très inspirante. Je voyais un garçon qui essayait de se frayer un chemin pour apparaître sur la photo... j’ai commencé à me demander comment un garçon pouvait apparaître dans une histoire et j’ai laissé aller mon imagination. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que ce serait bien de voir apparaître un sasquatch, en arrière-plan...»
En plus de ses recherches approfondies sur des moments marquants et des figures importantes, comme Sandford Fleming et Van Horne, «un personnage plus grand que nature», Kenneth Oppel a même pris la peine de visiter Exporail, à Saint-Constant, pour examiner des locomotives et des wagons à sa guise. «C’était super, ce musée!»
Il a aussi voyagé à bord d’un train traversant les Rocheuses, le Canadian, de Toronto à Vancouver. «Le voyage durait quatre jours et quatre nuits... j’ai adoré. Je le referais, immédiatement.»