Le Journal de Montreal

Kamel Daoud, Goncourt du Premier roman

AFP | L'écrivain Algérien Kamel Daoud, visé par une fatwa en Algérie, A reçu le Goncourt du Premier roman pour Meursault, contre enquête (Actes Sud), A Annoncé mardi le jury littéraire.

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Méditation sur l'identité algérienne contempora­ine, le livre de Kamel Daoud est écrit en miroir du célèbre roman d'Albert Camus L'Étranger (1942) et était finaliste du Goncourt à l'automne dernier. Il a aussi reçu le Prix des cinq continents de la francophon­ie et le prix François Mauriac.

«Je ne suis pas l'homme d'un seul livre, contrairem­ent à ce qu'on croit, parce que je pense que cela mène à deux maladies soit la vanité, soit une guerre de religion», a déclaré Kamel Daoud à Paris mardi lors de la réception de son prix.

Le romancier de 44 ans, visé par une fatwa islamiste en Algérie, avait exprimé publiqueme­nt à l'automne dernier sa déception de ne pas avoir reçu le Goncourt.

L’ÉTRANGER

Dans son roman, publié en 2013 en Algérie, aux éditions Barzakh, et en 2014 chez Actes Sud en France, Kamel Daoud donne la parole au frère de «l’Arabe» tué par Meursault dans

L’Étranger d’Albert Camus. Ce roman du prix Nobel français, publié en 1942 alors que l’Algérie était une colonie française, est un long monologue du meurtrier dont la victime reste totalement anonyme.

Méditation sur l’identité algérienne contempora­ine, ce livre a été finaliste en 2014 du Goncourt, le plus prestigieu­x prix littéraire français. Il a aussi décroché le Prix des cinq continents de la francophon­ie et le prix François Mauriac.

Ces quelque 200 pages lui ont ouvert le monde. «Je voulais, j’ai rêvé d’une suite à

L’Etranger pour parler de ma condition par le biais d’un personnage. Pas pour régler un compte», explique l’auteur de 44 ans, crâne rasé et regard brun profond. «Tous s’attendent à ce qu’on parle de Camus ou de Meursault pour en faire le procès ou pour s’en faire l’avocat.»

«Je rêve aussi d’être jugé, par les miens, parce que d’une certaine manière, je me sens beaucoup plus proche de Meursault que de sa victime», dit-il.

Le jury du prix littéraire a remis deux autres prix en même temps, celui de la Nouvelle, attribué à Patrice Franceschi, 60 ans, pour «Première personne du singulier» (Points). Et celui de poésie au belge William Cliff.

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Avec son premier roman, Meursault, contre enquête, Kamel Daoud a visé juste.

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