Le partenaire approprié : 2. La compatibilité physique
Avec les années, les membres d’un couple, heureux ou malheureux, auraient tendance à se ressembler. À plus forte raison lorsqu’ils étaient déjà semblables au départ. Dès la formation d’un couple, homme et femme ont tendance à choisir un partenaire qui leur ressemble au plan de la taille, du poids et de l’indice de masse corporelle.
Du moins, c’est ce que démontre une recherche effectuée par Mmes Provencher et Cloutier de l’Université Laval. Oui, il existe des couples «Mutt and Jeff», un duo célèbre de bandes dessinées étatsuniennes composé d’un grand maigre et d’un gros court, mais nos observations démontrent que les couples se forment à partir d’attraits et de caractéristiques physiques semblables. Cette tendance à choisir un partenaire qui nous ressemble s’appelle homogamie.
LES RESSEMBLANCES
Les couples à long terme sont généralement bien assortis. Ils ont sensiblement le même âge, avec une différence moyenne de deux ans en faveur de l’homme selon Jean-Claude Kaufman (La formation du couple). Les hommes sont plus grands de onze centimètres (quatre pouces). Et la recherche de Provencher et Cloutier confirme que le gabarit des partenaires est là aussi assez semblable.
Cette compatibilité physique va jusqu’à la recherche d’une même intensité de sensations, les passionnés recherchant des passionnés et les gens plus tranquilles, plus zen, rechercheront aussi des gens qui leur ressemblent.
Le dicton populaire qui dit que «les contraires s’attirent» s’applique essentiellement à la dimension génétique. Les biologistes ont en effet démontré que deux individus ayant des codes génétiques différents augmentaient la probabilité de donner naissance à des enfants avec un meilleur bagage génétique.
À l’inverse, des codes génétiques trop semblables augmentent la probabilité que les tares génétiques soient potentialisées. On le remarque facilement chez les chiens de race et chez les couples consanguins. L’histoire des rois de France en constitue une autre preuve.
LE STRESS
Tout être humain est à la recherche de stimulations et chacun d’entre nous fonctionne selon ce que Hans Selye appelle un «eustress», un stress harmonieux. Une insuffisance de stress mène à la déprime, une trop grande quantité, au burnout.
Certains recherchent la sécurité dans la répétition d’un quotidien stable et tout de même intéressant et valorisant alors que d’autres sont continuellement à la recherche d’intensité, de risques et d’aventures. Nous avons toujours le choix entre la stabilité et l’intensité, laquelle par définition ne peut être stable.
L’intensité des sensations, très forte lors de la période passionnelle, ne peut que s’atténuer avec le temps. Les couples heureux à long terme sont ceux qui transforment leur forte attirance du début en amour tranquille, qui font en sorte que leur routine devient un rythme de vie dont ni l’un ni l’autre ne se lasse parce qu’ils savent profiter de leur quotidien.
Les couples à la recherche perpétuelle d’intensité finissent immanquablement par s’ennuyer et à transférer cette intensité dans leurs disputes. Un couple formé d’un partenaire qui recherche l’intensité et l’autre la sécurité du quotidien est la pire combinaison possible. Les couples heureux sont ceux qui ont su trouver une harmonie physique, sensuelle et sexuelle. Les partenaires des couples malheureux sont insatiables.
LE MIMÉTISME
C’est par mimétisme que les membres des couples à long terme finissent non seulement à se ressembler physiquement, mais aussi à s’habiller de la même façon, à aimer les mêmes aliments et même à se comprendre sans paroles, seulement en s’observant.
Le mimétisme, selon Wikipedia, est «une stratégie adaptative d’imitation». C’est ainsi que l’être humain a tendance à synchroniser ses gestes et émotions sur ceux des autres, à plus forte raison avec notre partenaire de vie. Ce qui est surprenant, c’est de constater que nos corps, au-delà de notre conscience, posséderaient aussi cette tendance au mimétisme.
Les couples heureux sont ceux qui ont su trouver une harmonie physique, sensuelle et sexuelle