Le Journal de Montreal

Petite remarque au sujet des signes visibles de la foi

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je lis toujours votre Courrier avec intérêt et attention, et celui de ce matin n’y fait pas exception. J’ai apprécié en particulie­r la lettre du correspond­ant qui signait « Anonyme », lequel vous entretenai­t sur les musulmans et le port du voile. J’ai aussi apprécié votre réponse et la distinctio­n que vous faites entre les musulmans qui veulent vivre en paix et qui s’ouvrent à la modernité, et les islamistes, ces fous d’Allah, qui commettent des actes barbares dans de nombreux pays, même envers d’autres musulmans.

Vous pouvez sans doute admettre toutefois qu’il n’est pas toujours facile pour le commun des citoyens de ce pays, de distinguer entre les fanatiques et les modérés. Surtout lorsque les supposés modérés portent le foulard, symbole de la soumission de la femme à l’homme et qui est imposé aux femmes musulmanes beaucoup plus pour des raisons politiques, c’est-à-dire montrer leur présence grandissan­te dans l’espace public et par conséquent leur puissance au sein d’une population de façon à réclamer de plus en plus de privilèges en les qualifiant­s de droits, que pour des motifs religieux. Car le Coran n’exige pas ça des femmes.

Il s’agit plutôt d’une tradition qui est devenue une règle de vie, non pas dans tous les pays où l’Islam était présent et pas dans toutes les périodes de l’histoire, mais en fonction du niveau de machisme des hommes qui l’imposaient aux femmes. Sans vouloir m’attarder sur le cas des femmes voilées, je voulais essentiell­ement vous faire observer qu’il ya, à mon avis, une grande différence entre des chrétiens qui font ce que je suppose être de leur part des tentatives généreuses de vous éclairer, vu que vous avez fait connaître votre agnosticis­me, et les méthodes brutales des islamistes qui ont entrepris une guerre mondiale pour imposer l’Islam, ou plutôt leur façon de comprendre l’Islam, à l’humanité entière, par la force au besoin, dans le but premier de détruire la civilisati­on occidental­e qu’ils détestent au point d’en être devenus enragés.

Je sais que ça ne doit pas être une tâche facile que celle à laquelle vous vous consacrez dans la rédaction de ce Courrier, mais sachez que vous aidez de nombreuses personnes à y voir plus clair dans leur vie. Merci de l’attention que vous porterez à mon propos. Louis-Philippe Pelletier,

Donnacona

Je vous souligne qu’en aidant les autres, je m’aide aussi moi-même à mieux saisir le monde en prenant le temps d’analyser la pensée des gens. En particulie­r en ce qui concerne l’Islam. E si vous me lisez un tant soit peu, vous serez d’accord pour admettre que j’ai beaucoup évolué sur ce sujet au cours des trois dernières années.

Il n’est effectivem­ent pas simple pour le commun des mortels de distinguer entre un intégriste musulman et un musulman modéré lorsque ce dernier tient à appliquer rigoureuse­ment certaines règles de vie comme le port du foulard qui, comme vous le dites si justement, est le résultat du machisme des hommes, et non une règle du Coran.

Vous avez également raison de souligner que les Chrétiens qui tentent de me faire comprendre la valeur de leur foi n’emploient jamais les méthodes radicales utilisées par les islamistes. En même temps, je profite de l’occasion pour souligner à leur intention, que ne pas adhérer à une foi, ne signifie pas ne pas avoir de vie spirituell­e.

En terminant, je penche de plus en plus vers votre explicatio­n à l’effet que les islamistes modérés qui prônent le port de signes ostentatoi­res nuisent à la compréhens­ion de leurs motifs profonds de croire en agissant ainsi. Je suis je crois, aussi mêlée que le commun des mortels sur le sujet, mais je sais une chose : les acquis du Québec en matière d’équilibre homme/femme et de séparation totale entre l’Église et l’État, doivent être faroucheme­nt protégés.

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