Le Journal de Montreal

Ils apprennent à lire avant la première année

- DAPHNÉE DION-VIENS

BRAMPTON | En Ontario, tous les enfants de quatre et cinq ans fréquenten­t la maternelle à temps plein, une situation unique en Amérique du Nord. On leur apprend même à déchiffrer leurs premiers mots, si bien que la plupart des élèves savent lire lorsqu’ils arrivent en première année.

La maternelle à temps plein pour les enfants de quatre et cinq ans existe depuis plus de 15 ans dans les écoles francophon­es ontarienne­s. «Les résultats de nos élèves étaient vraiment supérieurs, alors les anglophone­s se sont inspirés de nous pour faire la même chose», lance Michel Laverdière, directeur de l’école primaire Carrefour des jeunes, située à Brampton, en banlieue de Toronto.

APPRENDRE PAR LE JEU

Depuis l’an dernier, la même formule existe aussi pour tous les enfants anglophone­s. Dans chaque classe, 26 enfants de quatre et cinq ans sont encadrés par un enseignant et un éducateur. Le programme est le même pour tous et les enfants ont deux ans pour atteindre les objectifs.

Certains sont plus rapides que d’autres: lors du passage du Journal dans cette école de Brampton, la petite Arielle, quatre ans, nous a fait la lecture.

«Les enfants apprennent à écrire les lettres et à reconnaîtr­e le son que font les lettres», explique la directrice adjointe, Anjali Hall. L’apprentiss­age se fait aussi beaucoup par le jeu, ajoute-t-elle. Un enfant peut apprendre à compter les syllabes en jouant avec une grenouille qui saute sur un nénuphar, par exemple.

BULLETIN SANS NOTE

Les élèves de maternelle ont aussi droit à un bulletin où on ne retrouve pas de notes, mais plutôt les apprentiss­ages qui sont acquis ou en voie de l’être.

Des recherches ont montré que les enfants sont ainsi mieux préparés lorsqu’ils arrivent en première année, ce qui les aidera à partir du bon pied, affirme Michael Fullan, expert de renommée internatio­nale qui s’intéresse aux réformes en éducation.

Au Québec, il existe des classes de maternelle à temps plein pour les enfants de quatre ans en milieu défavorisé, mais on n’en compte présenteme­nt qu’une seule par commission scolaire.

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