Enfin un plan qui incite les gars à rester à l’école
Pour lutter contre le décrochage, nos voisins ont misé sur des programmes concrets, axés sur le marché du travail et sur des stages
TORONTO | Si l’Ontario a réussi à réduire de façon impressionnante son taux de décrochage, c’est en misant notamment sur des stages en entreprise et des programmes axés sur le marché du travail, qui permettent aux élèves, particulièrement aux garçons, d’obtenir leur diplôme d’études secondaires.
Depuis quelques jours, Le Journal se penche sur la recette du succès ontarien, où une réforme a permis, depuis une dizaine d’années, de faire passer le taux de diplomation de 68% à 84%.
Pendant ce temps, au Québec, des progrès ont été réalisés, mais on est encore bien loin du modèle ontarien.
Les programmes de stages en milieu de travail se sont multipliés dans les écoles secondaires ontariennes depuis 2003.
Il ne s’agit pas de formation professionnelle, mais plutôt d’une expérience en entreprise non rémunérée. Et, contrairement au Québec, ces stages sont accessibles à tous les élèves et comptent pour l’obtention du diplôme d’études secondaires.
SAVOIR QUOI FAIRE DANS LA VIE
Les garçons sont nombreux à en faire l’expérience. Certains stages, comme le programme d’exploration des métiers de la construction de l’école secondaire Northview Heights, située en banlieue de Toronto, s’adressent spécifiquement à eux. C’est ce qui a permis à Alex, 17 ans, de passer quatre mois sur un chantier. Cette expérience a changé sa vie. Et celles de ses camarades de classe.
«Ils ont tous dit qu’ils n’aimaient pas l’école et que ce programme les avait aidés à être motivés et à savoir ce qu’ils voulaient faire dans la vie», lance-t-il.
«Les jeunes doivent être sur le chantier à 6 h 45 le matin. C’est comme une job à temps plein», ajoute de son côté Elvy Moro, coordonnateur de ce programme qui s’adresse aux étudiants «pour qui l’école conventionnelle ne convient pas».
Pendant la moitié de l’année (soit l’équivalent d’une session), les élèves de 11e et de 12e années ont la chance, dans plusieurs écoles ontariennes, de faire un stage en milieu de travail comme celui auquel a participé Alex.
En plus des stages en entreprise, l’Ontario a aussi créé depuis 2003 des programmes axés sur des orientations de carrière (voir encadré) plutôt que sur les sports ou les arts comme au Québec.
INFORMATION OU TOURISME
À l’école secondaire Northview Heights, les élèves peuvent s’inscrire dans une concentration en technologies de l’information ou en hôtellerie et tourisme.
Dans ce programme, les jeunes suivent différents cours spécialisés – comme en cuisine, ce qui leur permet de préparer les repas de la cafétéria – et ils obtiennent des certifications professionnelles concernant le service à la clientèle, par exemple. Ils feront aussi un stage en milieu de travail.