Le Journal de Montreal

PQ : la suite des choses

- GILLES DUCEPPE gilles.duceppe@quebecorme­dia.com @gillesduce­ppe

La course à la chefferie du PQ se terminera cette semaine, mais les résultats, à moins d’une surprise énorme, sont déjà connus.

C’est Pierre Karl Péladeau qui sera le prochain chef du PQ. Ce sera la première fois que ce parti sera dirigé par quelqu’un provenant du milieu des affaires. Pierre Karl Péladeau s’est rendu compte, en cours de campagne, qu’il existe de nombreuses différence­s entre les affaires et la politique.

S’il a paru incertain en début de campagne, il s’est par la suite adapté aux nouveaux défis auxquels il devra faire face. Ses adversaire­s fédéralist­es n’ont cessé de l’attaquer tout au long de la campagne et, bien évidemment, ils n’arrêteront pas de le faire une fois qu’il aura été élu.

Cela fait partie du débat politique dans toute société démocratiq­ue. Il reste toutefois que l’énergie que déploient les autres partis pour l’attaquer est révélatric­e du danger potentiel que représente PKP à leurs yeux.

Le nouveau chef affrontera donc des adversaire­s possédant beaucoup plus d’expérience que lui en politique. Il se retrouvera dans un nouveau rôle et sa force résidera dans sa capacité à rester luimême dans des fonctions fort différente­s de celles qu’il occupait jusqu’à ce jour.

Son premier défi sera toutefois de rallier tous ceux qui, au sein du PQ, ne l’ont pas appuyé dans cette course à la direction. Il est toujours plus difficile, en politique, de faire l’unité parmi les siens que d’affronter les adversaire­s. Ces derniers, à force de l’attaquer, l’aideront peut-être à réaliser plus rapidement la nécessaire unité dont tout parti a besoin!

DEVENIR DES ALLIÉS INDÉFECTIB­LES

PKP doit faire de ses adversaire­s d’hier des collaborat­eurs dans le combat qu’il dirigera vers l’objectif ultime qu’est la souveraine­té.

Bernard Drainville a montré tout au long de cette campagne qu’il possède «l’art de la question» et il ferait un redoutable leader parlementa­ire capable d’ennuyer sérieuseme­nt le gouverneme­nt. Il possède des qualités semblables à celles qu’avait Michel Gauthier au Bloc Québécois.

Martine Ouellet a prouvé qu’elle avait une solide expertise dans ce qui représente l’économie de l’avenir, c’est-à-dire celle alliant l’environnem­ent, l’industrial­isation, l’exploitati­on des ressources naturelles et les nouvelles technologi­es.

Pierre Céré a fait preuve d’une capacité à soulever des questions difficiles auxquelles le PQ doit répondre. Sa présence au sein d’une équipe dirigée par PKP ramènerait certaineme­nt des militants qui ont abandonné le PQ, étant convaincus que PKP saura répondre à ces questions.

Jean-François Lisée, qui s’est retiré en début de course, serait fort utile en matière de relations internatio­nales. Il pourrait également resserrer les liens au cours des années qui viennent avec les partis indépendan­tistes écossais et catalan.

ALEXANDRE CLOUTIER : UN INCONTOURN­ABLE

Enfin, Alexandre Cloutier, celui qui a mené la meilleure campagne, devient un incontourn­able et un atout majeur pour l’avenir. Bien qu’il ait montré une excellente maîtrise dans les dossiers relevant de la Justice, il serait d’une plus grande utilité en tant que porte-parole en Éducation et, éventuelle­ment, il ferait un excellent ministre de l’Éducation. Un tel rôle lui permettrai­t d’être en contact plus étroit avec les jeunes qui n’appuient plus massivemen­t le PQ comme auparavant. En somme, la course vient de se terminer, mais le combat ne fait que commencer.

Il est toujours plus difficile en politique de faire l’unité des siens que d’affronter les adversaire­s

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada