Pauvres anglophones !
En lisant les commentaires du commissaire aux langues officielles Graham Fraser sur le fait que «la contribution des Québécois d’expression anglaise et des immigrants anglophones n’est pas toujours perçue à sa juste valeur au sein de la société québécoise», je me suis demandé s’il fallait en rire ou en pleurer.
Et, comme pour ajouter l’insulte au mépris, M. Fraser en remet en affirmant que «le Québec compte 2,2 fois plus d’entrepreneurs anglophones que francophones», tout en ajoutant du même souffle que «la communauté anglophone ne représente pas une menace pour la majorité française au Québec».
Comment un fonctionnaire fédéral peut-il s’immiscer avec autant de désinvolture dans un débat aussi crucial que la défense et la protection de la langue française au Québec, particulièrement dans un contexte où les anglophones bénéficient ici de privilèges qu’aucune autre province n’octroie aux francophones hors Québec? Il y a là, à mon sens, un manque total de jugement, voire un affront envers la société québécoise dont l’accueil envers les anglophones est pour le moins très généreux!
Au lieu d’alléguer qu’«on continue d’avoir des souvenirs d’une époque révolue qui domine le discours public», Graham Fraser devrait plutôt sortir du «discours révolu» sur le bilinguisme institutionnel à la Trudeau (père) et admettre le caractère francophone distinct du Québec qui peine à maintenir ce statut particulier en terre canadian au lieu de déblatérer sur les «pauvres anglophones»!
Henri Marineau