Une griffe écologique en plein essor
L’entreprise de Québec vend ses vêtements éco-chics partout sur la planète
Christiane Garant n’a pas eu froid aux yeux lorsqu’elle a décidé de tout laisser tomber pour étudier en mode, au milieu des années 1990. Elle venait à peine de compléter son barreau et se destinait à la pratique du droit.
«Après mes études, je suis allée réfléchir dans les montagnes Rocheuses. Je n’étais pas certaine que le droit me passionnait et j’avais un grand attrait pour la mode. Je ne voulais pas me réveiller à 45 ans en n’ayant pas fait ce que j’aimais», a dit la présidente et directrice du design de Myco Anna. L’entreprise de Québec conçoit et vend des vêtements et accessoires éco-chics, fabriqués en partie avec des matériaux recyclés.
La dirigeante avait du sang d’entrepreneur. Elle est l’une des descendantes de la famille Garant, autrefois propriétaire du fabricant de pelles de Saint-François, près de Montmagny.
La femme d’affaires a connu la marque Myco Anna, fondée par Marie-Chantal Le Breton, pendant sa formation en mode, au Campus-Notre-Dame-de-Foy. «J’aimais beaucoup les produits de la petite boutique de la rue Cartier. Je me disais que si j’avais de l’argent, je porterais uniquement du Myco Anna», a-t-elle dit.
AMBITION
À l’époque, les vêtements Myco Anna étaient tous fabriqués avec certaines matières recyclées. L’entreprise est l’un des pionniers dans le domaine. Christiane Garant aimait tellement les vêtements de Marie-Chantal Le Breton, qu’elle a convaincu la designer de l’embaucher, à la fin de ses études.
«Je suis devenue représentante pour l’Ontario et le Nouveau-Brunswick. Après une saison, ça avait tellement bien fonctionné que je gérais tout le territoire», a dit Christiane Garant. De 2001 à 2003, elle a été l’associée de Marie-Chantal Le Breton. Par la suite, l’entrepreneure aimait tellement la griffe qu’elle a acquis l’ensemble de l’entreprise.
Myco Anna a connu toute une croissance sous la gouverne de Christiane Garant. L’entreprise compte un atelier et deux boutiques à Québec. Ses vêtements sont distribués dans 100 points de vente à travers le pays, dont 60 au Québec. La griffe est aussi vendue ailleurs dans le monde au moyen du site internet.
«Moi je voyais la planète alors que Marie-Chantal préférait avoir une qualité de vie», a dit la femme d’affaires, qui a été la seule actionnaire jusqu’en 2013. Son conjoint et sa soeur, Chrystian Paquet et Nathalie Garant, qui travaillaient chez Myco Anna depuis des années ont acquis des parts avec Manon Veilleux, membre de la famille possédant le fabricant de vêtements RGR en Beauce.
ÉVOLUTION
Le groupe d’actionnaires a mis le cap sur la croissance. Il veut que Myco Anna soit rapidement distribuée dans 200 points de vente, en plus d’atteindre les États-Unis et l’Europe.
La griffe a évolué depuis les années 1990. Désormais, seulement la moitié des vêtements contiennent des matériaux recyclés. Les goûts ont évolué et les matériaux usagers sont moins nombreux. Les vieux manteaux de fourrure ne courent plus les rues.
Les propriétaires de Myco Anna se sont aussi lancés dans la fabrication d’uniformes. Ils ont entre autres conçu les uniformes portés par les employés de la chaîne hôtelière Alt, appartement au Groupe Germain Hôtels.