La facture gonfle de plus en plus pour les consommateurs
Les programmes de fidélisation de la clientèle, dont les épiceries, pharmacies et institutions financières font la promotion coûtent de plus en plus cher aux consommateurs, alors que les commerçants ajustent leurs stratégies marketing pour mieux augmenter leurs ventes.
Le phénomène n’est pas passé inaperçu aux yeux de Jacques Nantel, qui est professeur en marketing à HEC Montréal. «Aujourd'hui, on voit de plus en plus les programmes faire fluctuer leurs points, pour deux raisons. La première, c'est une façon indirecte de les dévaluer – ça arrive –, mais la deuxième, c'est surtout une façon très spécifique de développer leurs stratégies marketing, de vous amener à consommer certains produits, qui, pour eux, sont plus rentables en bonifiant certains points», a-t-il dit.
Chez Desjardins, accumuler des BoniDollars par l’entremise de sa carte Visa Platine Prestige depuis le 1er mai est deux fois plus difficile sur les achats effectués à l'étranger. Et si le solde minimum n'est pas réglé, les taux d'intérêt seront deux fois plus élevés, pour atteindre 19,9 %.
La Banque TD a aussi procédé à des changements similaires avec sa carte Visa TD Émeraude. Depuis le 31 mars, le taux d’intérêt exigé sur le solde non payé est passé de 21 % à 24,99 %, alors que celui sur les avances de fonds a augmenté de tout près de 7 % pour atteindre 27,99 %.
Autre exemple: à la Banque Nationale, les frais annuels de la MasterCard vont augmenter dans une fourchette de 10 $ à 35 $, selon le type de cartes, à compter du 1er juillet prochain.
AÉROPLAN FACE À UN RECOURS ?
Aucune institution ne lie ces changements aux nouvelles règles de plafonnement des frais imposés par Ottawa.
Par contre, à la TD, on dit s'ajuster régulièrement en fonction de la conjoncture du marché tandis que chez Desjardins, on soutient avoir bonifié les couvertures d’assurance voyage en contrepartie des changements.
Par ailleurs, le programme Aéroplan pourrait faire face à un nouveau recours collectif, cette fois, pour avoir exigé des frais supplémentaires aux voyageurs. Jacques Nantel ne s’étonne pas de la démarche. «Si vous voulez juste accumuler des points pour faire un Montréal-Paris ou un Montréal-Londres, et que ce vol-là n’est pas disponible, évidemment, c’est frustrant.»